Chang Cheh

La Rage du tigre (2005)

Photo dernier film Chang Cheh
Photo dernier film Chang Cheh
Chang Cheh

BIOGRAPHIE

Né à Shanghai, Chang Cheh (ou Zhang Che) passe sa jeunesse en Chine où il effectue ses études supérieures, à l'Université Centrale de Nanjing. Passionné de théâtre et d'opéra traditionnel, il étudie pourtant la politique avant de migrer vers Hong-Kong où il exerce d'abord en tant que critique de films.

Il entre à la Shaw alors que l'empire des deux frères producteurs hongkongais en est encore à ses balbutiements et travaille comme scénariste dès la fin des années 40. Paradoxalement, il tourne son premier film à Taiwan (Storm cloud over Alishan), en 1949, gagnant très vite ses galons de réalisateur-maison par sa capacité à tourner vite et avec peu des films très rentables.

Pour voir son style s'affirmer, il faut attendre le milieu des années 60, son épanouissement total correpondant avec l'avènement de l'âge d'or de la Shaw. De Magnificent Trio au premier volet de la trilogie du sabreur manchot (Le Bras de la vengeance, en 1967), il affirme un goût pour les amitiés viriles, les sacrifices violents et les effusions sanguine en tous genres.

C'est au début des années 70 qu'il réalise ses films les plus marquants, sublimés dans un "Shawcolor" brillant et atteints d'un troublant dispositif de répétition, chaque film déclinant à l'envi l'éventration masochiste de ses héros. Vengeance ! (1971), Le Justicier de Shanghai (1972), La Rage du Tigre (1972), Deux Héros (1974) ou encore Le Temple de Shaolin (1976) ; chacun des ses films réinventent les genres du "gongfu pian" (film de combat aux poings) et du "wu xia".

Artisan boulimique (plus de 100 films à son actif et parfois 17 tourné en une année !) il fut souvent accusé de paresse, laissant la majeure partie des scènes à ses assistants. Pour autant, son oeuvre de l'époque, aidée par le talent de chorégraphes comme Liu Chia-liang et le scénariste Ni Kuang, est remarquablement cohérente visuellement. Il est également un découvreur/consommateur de stars sans équivalent dans l'industrie, offrant leurs premiers rôles à des stars comme Wang Yu, David Chiang, Chen Kuan-tai ou Alexander Fu Sheng, avant de les essorer et de passer à d'autres.

A la fin des années 80, la fin de l'âge d'or et l'émancipation de ses collaborateurs (notamment Liu Chia-liang) nuira à son cinéma, déclinant progressviement (Marco Polo, La Révolte des boxers) jusqu'à disparaître totalement du paysage. Son influence majeure sur le cinéma d'action moderne est particulièrement sensible chez des cinéastes comme John Woo (qui fut son assistant) ou Quentin Tarantino (qui lui rend un hommage appuyé dans Kill Bill). Il meurt le 22 juin 2002.
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