Jean Vigo

L'atalante (1934)

Photo dernier film Jean Vigo
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Jean Vigo

BIOGRAPHIE

Fils d'un anarchiste, Eugène Bonaventure de Vigo dit "Miguel Almereyda", Jean Vigo est marqué par l'esprit libertair dès sa plus tendre enfance. En 1917, son père, militant pacifiste ayant connu les horreurs de la "Grande Guerre", est arrêté, incarcéré puis retrouvé mort étranglé avec son lacet dans des circonstances douteuses.

En proie à la vindicte de journaux d'extrême-droite contre l'activiste libertaire, la famille se cache et Jean est placé dans un lycée privé.  Là-bas il est brimé par ses camarades et ses souvenirs constitueront la matière première de son second film, Zéro de conduite (1933). Il est également très malade depuis son plus jeune âge et vit mal l'éloignement.

A 23 ans, il commence à fréquenter le milieu du cinéma et, sous l'impulsion du chef-opérateur Boris Kaufman (frère de Dziga Vertov), tourne son premier documentaire, un essai aux frontières de l'expérimental intitulé A propos de Nice (1932). Par l'utilistaion de ralentis, de surimpressions et d'un cadrage très physique, il révolutionne déjà la grammaire cinématographique. Il récidive deux ans plus tard avec la Natation par Jean Taris.

C'est grâce à l'argent du producteur Jacques-Louis Nounez qu'il tourne Zéro de conduite, moyen-métrage autobiographique et pamphlet libertaire contre le système d'éducation où dominent le rêve et la rebellion. Considéré comme un véritable outrage aux bonnes moeurs, le film est interdit en France jusqu'en 1945.

Nounez croit encore en Vigo et lui propose de tourner le film de son choix. Ce sera L'Atalante, une histoire purement romantique avec Michel Simon. Le style sensualiste et son caractère d'ode à la liberté contre les carcans de la société lui attirent encore une fois les foudres de la censure. Le film est remonté, mutilé par les distributeurs, renommé Le Chaland qui passe (titre aguicheur d'une chanson populaire) et constitue un échec commercial.

Jean Vigo ne se verra pas cet échec ni les outrages faits à son oeuvre. Gravement malade depuis la fin du tournage, il succombe à une septicémie le 5 Octobre 1934.
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