John Sayles

Après des études secondaires, ce passionné de littérature rejoint l'équipe de Roger Corman, grand pape de la série B à petit budget. John Sayles se fait la main avec deux scénarios écrits pour Joe Dante (Piranha puis Hurlements). S'il cumule les emplois de scénariste et d'acteur, c'est en tant que réalisateur que la critique va retenir son nom de manière plus précise.

John Sayles commence à réaliser en 1980 avec Return of the Secaucus 7, tourne la comédie romantique Baby it's you (1982) mais ne commence qu'à véritablement se démarquer au début des années 90, à commencer par City of Hope (1991), drame pour lequel la critique va louer aussi bien un auteur doué qu'une oeuvre ambitieuse. Le secret de Roan Inish va confirmer tout le bien que l'on pense de ce réalisateur très soucieux et très juste dans son exploration de la psychologie de personnages jamais manichéens. En 1996, le western Lone Star marque défintivement la place de John Sayles dans le cercle des réalisateurs américains à suivre : drame autour de la filiation et de la représentation du héros, le film lance pour l'occasion la carrière d'un dénommé Matthew McConaughey. Il s'attaque à l'Alasaka en 1999 pour le film Limbo qui côtoie les lisières du fantastique.

Parallèlement, il produit quelques films dont le Girlfight de Karyn Kusama. Il continue à faire l'acteur, notamment chez Spike Lee (Malcolm X, 1992) ou pour Bertrand Tavernier ( Dans la brume électrique, 2009). Son cinéma est très littéraire, très complexe dans la peinture des univers qu'il décrit et dans sa présentation des personnages. Un talent fort, rare et doué qui donne un autre regard sur l'Amérique.