Pierre-yves Vandeweerd

Territoire Perdu (2011)

Photo dernier film Pierre-yves Vandeweerd
Photo dernier film Pierre-yves Vandeweerd
Pierre-yves Vandeweerd

Filmographie

Territoire Perdu

2011| 1h15min | Documentaire

De

Sortie le 30 novembre 2011

Traversé par un mur de 2400 Km construit par l’armée marocaine, le Sahara occidental est aujourd’hui découpé en deux parties, l’une occupée par le Maroc, l’autre sous contrôle du Front de Libération du Sahara occidental (Polisario).
A partir de récits de fuite et d’exil, d’interminables attentes, de vies arrêtées et persécutées, venus des deux côtés du mur, ce film témoigne sur le peuple sahraoui, sur son territoire, sur son enfermement dans les rêves des uns et des autres.

Le cercle des noyes

2007| 1h10min | Documentaire

De

Sortie le 02 mai 2007

''Le cercle des noyés'' est le nom donné aux détenus politiques noirs en Mauritanie, enfermés à partir de 1987 dans l'ancien fort colonial de Oualata. Ce film donne à découvrir le délicat travail de mémoire livré par l'un de ces anciens détenus qui se souvient de son histoire et de celle de ses compagnons. En écho, les lieux de leur enfermement se succèdent dans leur nudité, dépouillés des traces de ce passé.

Les quatre récits qui habitent ce film nous entraînent de la Belgique aux rives du fleuve Sénégal, des Ardennes françaises aux montagnes du Sahara occidental. Ils ont pour point commun de nous guider à la rencontre de dormants. Des hommes et des femmes évoluant entre deux mondes, celui des absents et celui des vivants, entre deux états, celui de l’éveil et celui du sommeil. Dans chacune de ces histoires réside un mystère libéré de toute croyance, de toute philosophie, de toute tentative d’explication. Un mystère capable de réenchanter le réel.

Les quatre récits qui habitent ce film nous entraînent de la Belgique aux rives du fleuve Sénégal, des Ardennes françaises aux montagnes du Sahara occidental. Ils ont pour point commun de nous guider à la rencontre des dormants. Des hommes et des femmes évoluant entre deux mondes, celui des absents et celui des vivants, entre deux états, celui de l’éveil et celui du sommeil. Dans chacune de ces histoires réside un mystère libéré de toute croyance, de toute philosophie, de toute tentative d’explication. Un mystère capable de réenchanter le réel.

Il y a six ans, nous avons réalisé un film sur une famille de chasseurs nomades dans le Sud-Est de la Mauritanie. On les appelle « Némadis ». À l’époque, ils n’étaient plus que seize personnes, les derniers de leur tribu à continuer à vivre de la chasse. Lorsque nous les avions quittés, leur mode de vie nous était déjà apparu précaire : d’une part, le gibier avait presque totalement disparu de la région ; et puis, la chasse étant interdite en Mauritanie, ils vivaient cachés, comme des hors-la-loi, toujours à distance des villages et des autres nomades. Aujourd’hui, nous avons décidé de reprendre le même chemin qu’il y a six ans afin de retrouver cette famille de chasseurs et de leur projeter le film que nous avons réalisé à l’époque.

J’ai voyagé à travers la Mauritanie pour retrouver un arbre que je vois de ma fenêtre en Belgique. Non pas un arbre mythique mais un arbre comme il pourrait en exister partout. Sur ma route, j’ai rencontré des hommes et des femmes qui m’ont fait part de leur perception de cette quête, me livrant ainsi par des voies détournées une partie de leur vision du monde et de l’existence. Pour certains, mon arbre était un signe des génies, de l’invisible, ou un appel de la lumière. Pour d’autres, il était le symbole d’une histoire, d’une culture ou de la fin d’une époque. Pour d’autres encore, il était un arbre que l’on ne voit que lorsque l’on est perdu…

En 1996, je séjournai dans le village de Mankien, au sud-Soudan, pour y filmer la guerre. Une fois sur place, la réalité m’est apparue différente de ce que j’avais imaginé. La guerre qui se donnait à voir n’était pas seulement une lutte entre un gouvernement oppresseur et des minorités opprimées mais surtout un conflit larvé, régi par des intérêts économiques et de pouvoir. Plus tard, j’ai appris que le village de Mankien avait subi un massacre, orchestré par le gouvernement de Khartoum, probablement avec la complicité de sociétés pétrolières occidentales. Je me suis aussi rendu compte que la plupart de ceux et celles que j’avais filmés avaient perdu la vie… Closed District est non seulement un film sur la guerre au sud Soudan, mais davantage sur les guerres en général, sur la mort et la détresse qui souvent en découlent. Il pose aussi la question de la place du cinéaste dans une situation de conflit.

Nouménie désigne le jour de la nouvelle lune, durant lequel les animaux se dirigent solennellement vers les hommes, en intercession avec les morts. Elle est aussi l’incandescence qui habite celui qui a vécu la traversée du danger. Des steppes sahariennes aux montagnes du Caucase, des hommes fuient, chutent et se relèvent, résistent. En écho à ces fugitifs, des soldats se succèdent dans un désert et dans des tranchées, combattent. Telles des spectres, des images survivantes – de ce qui n’est plus et de ceux qui ont disparu – reviennent ci et là des hautes solitudes de la guerre, guidées par l’acuité des chameaux et des brebis.

La tourmente est une tempête de neige qui désoriente et égare. Elle est aussi le nom donné à une mélancolie provoquée par la dureté et la longueur des hivers. Là où souffle la tourmente, des hommes érigèrent des clochers pour rappeler les égarés. Et des bergers, au gré de leurs transhumances, usèrent de leurs troupeaux pour invoquer des âmes perdues ou oubliés. Guidé par les sonnailles d’un troupeau et par les évocations des égarés, ce film est une traversée des tourmentes ; celles des montagnes et de l’hiver, des corps et des âmes, celles qui nous révèlent que ce que la nature ne peut obtenir de notre raison, elle l’obtient de notre folie.