Robert Enrico

Fait d'hiver (1999)

Photo dernier film Robert Enrico
Photo dernier film Robert Enrico
Robert Enrico

BIOGRAPHIE

Robert Enrico est né en 1931 à Liévin (Pas de Calais) et s'est éteint le 23 février 2001 à Paris des suites d'une longue maladie, la veille de la 26ème cérémonie des César, dont il avait été le président.

Enfant, il suit ses parents à Toulon, où son père ouvre un magasin de motos et de cycles (c'est d'ailleurs un champion motocycliste connu). Après des études secondaires au collège des maristes à Toulon, il obtient un baccalauréat et fait partie de la VIIème promotion de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (1949-1951), section réalisation.

De 1953 à 1956, il est animateur à la Sorbonne des "Théophilliens", troupe universitaire spécialisée dans le répertoire du théâtre français du Moyen-âge, il travaille parallèlement, comme assistant metteur en scène et monteur de films industriels, médicaux et agricoles.

En 1956, son court-métrage Jehanne, à partir de miniatures du XVè siècle est sélectionné pour le Festival de Venise. Il est co-réalisateur et monteur, avec Luciano Emmer, d'A chacun son paradis, un film de montage à partir de documents en 16 mm tournés par différents aventuriers et cinéastes-explorateurs puis réalise des reportages filmés pour la télévision : Le Brésil des Théophiliens (1952) et Jeanne à Rouen (1953).

De 1956 à 1959, il effectue son service militaire -en même temps que Claude Lelouch et Jean-Gabriel Albicocco- au Service cinématographique des Armées et y réalise plusieurs moyens et courts métrages avec le concours de l'Aviation et de la Marine Nationale.

En 1960, il réalise Thaumetopoea, un court-métrage sur le cycle biologique de la chenille processionnaire du pin, traité dans un esprit de science-fiction. Le film remporte de nombreuses récompenses dans les festivals internationaux. Suit La rivière du Hibou (1962), un court-métrage de fiction d'après une nouvelle d'Ambrose Bierce, situé pendant la Guerre de Sécession. Celui-ci reçoit la Palme d'Or à Cannes (1962) et un Oscar à Hollywood en 1964. Puis par la suite, le long métrage Au coeur de la vie, outre La rivière du hibou, rassemble deux autres nouvelles d'Ambrose Bierce "Chikamauga" et "L'oiseau Moqueur".

En 1964 sort La belle vie -censuré puis boycotté par les distributeurs français- , qui raconte la tranche de vie d'un appelé du contingent, qui vient de terminer son service en A.F.N. et qui vient à Paris. Bien que censuré, le film se voit décerner le prix Jean Vigo. Nommé réalisateur à l'ORTF, Robert Enrico tourne son 1er drame : La redevance du fantôme, d'après Henry James avec Marie Laforêt et Stéphane Fay qui remporte le Grand Prix Albert Ollivier (meilleure dramatique pour 1965). En 1976, il tournera pour Antenne 2, un téléfilm qui sortira ensuite en salles : Un neveu silencieux.

En 1965, il rencontre enfin le succès critique et public avec Les grandes gueules, interprété par Bourvil et Lino Vnetura, mais aussi avec Les aventuriers (Alain Delon, Lino Ventura et Serge Reggiani), mais aussi Boulevard du Rhum (Brigitte Bardot et Lino Ventura), et Le vieux fusil avec Romy Schneider et Philippe Noiret, qui remporte en 1976 le César du meilleur film, du meilleur interprète masculin et de la meilleure musique.

Par la suite, les films de Robert Enrico ne rencontreront plus le même accueil. Si Pile ou Face -film policier, interprété par Philippe Noiret, Michel Serrault et... Dorothée- et Au nom de tous les miens -d'après le best-seller de Martin Gray, avec Michael York et Brigitte Fossey- trouvent leur public, il n'en va pas de même pour Zone Rouge, De guerre lasse, adapté d'un roman de Françoise Sagan, La révolution française, superproduction réalisée pour le bicentenaire de cet événement, et dont il signe la première partie, Vent d'Est et Fait d'hiver dont Robert Enrico dût lui-même assurer la distribution. Quand à Coup de foudre (1998), avec Catherine Deneuve, Philippe Noiret et Charles Canel, dont l'action se déroule durant la guerre de 1914-1918, le tournage fût carrément abandonné.

Le cinéaste meurt quelques temps après, épuisé par la maladie.

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