Parce qu'aujourd'hui, Cannes se vit et se partage beaucoup sur les réseaux sociaux (ce que regrette Thierry Frémaux, le délégué général du Festival), nous allons quotidiennement vous délivrer les tendances des films en compétition grâce à ce formidable outil qu'est Twitter. À chaque fin de projection, les journalistes, blogueurs et autres invités n'hésitent désormais plus à donner leur avis à chaud en seulement 140 caractères. Nous vous proposons, en fonction de ces réactions, d'établir un top 10 de satisfaction des films en compétition officielle à travers une infographie actualisée quotidiennement (ci-dessus), et ainsi avoir un véritable aperçu de la tendance du festival.



JOUR 1 : JEUDI 12 MAI

Après un film d'ouverture de Woody Allen qui a enchanté les festivaliers, cette première journée de compétition s'ouvre avec le nouveau film d'Alain Guiraudie, Rester Vertical, et ses images crues d'accouchement ont eu raison des festivaliers à 9h du matin, mais qui ont l'air de ne pas détester le film pour autant. Le deuxième film, Sieranevada, lui a été présenté à la presse dès mercredi. Et le long-métrage roumain a eu du mal à les conquérir, tant elle est difficile à appréhender. Une oeuvre très clivante.

JOUR 2 : VENDREDI 13 MAI

Ça va un peu mieux aujourd'hui sur la croisette. Après un Money Monster, présenté hors-compétition, qui a redonné un peu de pep's aux festivaliers, le nouveau film de Ken Loach, Moi, Daniel Blake, a mis les spectateurs dans tout leurs états. Une salle en pleurs à la fin d'une projection, c'est toujours bon signe pour les récompenses non ? Dans le même temps, le matin, Ma Loute de Bruno Dumont divisait un peu plus. Une scission claire, entre ceux qui portent le film à mains nues, et d'autres détestent la guignolerie du film. Il a en tout cas susciter bien plus le débat que les deux longs-métrages de la veille.

JOUR 3 : SAMEDI 14 MAI

C'est le jour de gloire. Les deux films de la compétition on fait l'unanimité. Le premier, Toni Erdmann, a été accueilli très chaleureusement par le public de Cannes, dans un melting-pot de fous-rires et de pleurs. Le deuxième, Mademoiselle, a lui aussi été très apprécié, les festivaliers lui prédisant pour beaucoup une place réservée au palmarès, peut-être pour la mise en scène, très importante dans le film. Entre les deux longs-métrages, la compétition est serrée. En parallèle, Steven Spielberg a présenté son Bon Gros Géant, qui, lui, a été accueilli bien plus timidement. On se demande quand le plus grand cinéaste du monde le sera de nouveau.



JOUR 4 : DIMANCHE 15 MAI

Un jour un peu plus hésitant à Cannes avec les deux nouveaux films présentés. Mal de Pierres, le nouveau Nicole Garcia avec Marion Cotillard séduit tout de même, notamment grâce à son interprète principale qui tient le film à bout de bras. Malgré tout, certains lui reproche son côté trop mélodrame. American Honey, d'Andrea Arnold, a reçu un accueil bien plus mitigé, et les premiers sifflets de cette quinzaine lui ont été adressé pendant la projection. Si certains en font tout de même un de leur favoris, beaucoup restent pantois devant cette fresque de la jeunesse américaine.

JOUR 5 : LUNDI 16 MAI

Après l'hystérie qu'a provoqué hier soir la seule vue de la tignasse blonde de Ryan Gosling sur les marches pour The Nice Guys, bien accueilli, la compétition reprend ses droits aujourd'hui avec deux films très attendus. Tout d'abord Paterson, de Jim Jarmush, qui a envouté les festivaliers par sa poésie et sa tendresse. Mention au chien, du film, qui devrait assurer au réalisateur américain la célèbre palme Dog. Vient ensuite le tour de Jeff Nichols, chouchou des cinéphile, avec son nouveau long-métrage, Loving, sur l'histoire d'amour entre une femme noire et un homme blanc dans l'Amérique profonde des années 50. Verdict ? C'est la Palme d'Or à l'applaudimètre de fin de projo. Bouleversant, magnifique et sobre à la fois, il emporte l'adhésion de la majorité des critiques, même si certains lui reproche au contraire son classicisme, voire sa platitude extrême.

JOUR 6 : MARDI 17 MAI

Nouvelle grosse journée sur la croisette avec deux nouveaux films très attendus. Personal Shopper d'Olivier Assayas est le 4ème film français de la sélection officielle à être présenté. Et si l'on en croit les twittos, il a été le deuxième film sifflé de la compétition en pleine projection. Malgré ça, si certains twittos, en accord avec cette bronca, trouvent le film d'Assayas vide et plat, beaucoup d'autres mettent en avant l'audace du réalisateur, la performance de Kristen Stewart (encore elle) et l'originalité du traitement du sujet. Julieta, le nouveau film de Pedro Almodovar, qui sort ce mercredi en salles, offrira des moments plus enthousiasmant aux accrédités. Généreux, coloré, fantasque, le film plait beaucoup, mais quelques sons de cloches opposés font état d'un Almodovar mineur et sans âme. Le Pedro n'a encore jamais remporté de Palme d'Or. 2016 est-elle la bonne année ? Enfin, la surprise de la journée, c'est Aquarius, le petit film brésilien, qui mine de rien, semble avoir conquis a peu près tout le monde, bien qu'ils n'en font pas non plus un chef d'oeuvre. C'est un très bon 77% pour le film.



JOUR 7 : MERCREDI 18 MAI

On retombe un peu à 5 jours du palmarès. Le nouveau film des frères Dardenne, La fille inconnue, a reçu un accueil très froid. Même la performance d'Adèle Haenel ne convainc pas. On est loin des grands filmes du duo belge. Résultat, 37% de satisfaction pour Twitter, et même pas une place dans notre top 10. Et c'est encore pire pour le nouveau film de Brillante Mendoza, Ma'Rosa, dont on a du mal à trouver les critiques positives. Certains parlent même de calvaire et de film indigeste. À peine 30% de satisfaction, c'est le pire score du festival. Mais réjouissons nous : demain Xavier Dolan entre dans la danse.

JOUR 8 : JEUDI 19 MAI

Le "Boss de la croisette" comme le titre Les Inrockuptibles dans leur dernier numéro est enfin là : Xavier Dolan et son film all stars Juste La Fin Du Monde a entrainé les plus longues files d'attentes de cette quinzaine sur la croisette. Et le film fait débat. C'est du Dolan pur jus, mais difficile de passer après Mommy, donc c'est forcément moins fort. Malgré tout, la puissance de son cinéma est encore là, et c'est donc une note positive pour Twitter. Le deuxième film a certes moins de hype, mais a fait l'unanimité. Baccalaureat, nouveau film de Christian Mungiu rentre directement en 3ème position du top. Beau, simple, sincère et puissant, les critiques ne tarissent pas d'éloges sur le film. Et si Mungiu décrochait sa 2ème palme d'or ?

JOUR 9 : VENDREDI 20 MAI

Aïe ! On a l'impression qu'il n'y a pas de bons ou mauvais films, mais plus des bons ou mauvais jours. Parce que ce Vendredi étaient présentés 2 autres films très attendus, et ils ont déçu. Bon, le premier, The Neon Demon de Nicolas Winding Refn ne fait pas chou blanc non plus. Certains mettent en avant la beauté qu'elle dégage et la virtuosité des images, mais beaucoup ont boudé devant le "néant" du film. Il s'en sort tout de même avec 40% de satisfaction, mais c'est trop peu pour rentrer dans le Top 10. En revanche, c'est la catastrophe pour The Last Face, le nouveau film de Sean Penn avec Charlize Theron et Javier Bardem, hué avant même l'apparition de son générique. Sur Twitter, c'est un déferlement : nanard, riddicule, grotesque. On peut aisément dire que The Last Face est le pire film de la compétition cette année : à peine 15% de satisfaction. Même Sharknado peut faire mieux.



JOUR 10 : SAMEDI 21 MAI

Ouf, les festivaliers ne quitteront pas Cannes sur une mauvaise note. Après la débandade de Sean Penn la veille, les deux derniers films de la compétition étaient montrés aujourd'hui, et ils ont tout deux enchanté la croisette. Elle, de Paul Verhoeven, marque le retour d'un maitre du thriller au sommet, avec d'après Twitter, une Isabelle Huppert qui tutoie les étoiles. Le film fait l'unanimité, et arrive donc au pied du podium du classement final. Le film qui clôture donc la compétition est le film Iranien Le Client, d'Asghar Farhadi, un habitué du Festival. Et pour Twitter, c'est donc un très bon film de clôture, juste et sincère. Applaudissements et compliments, seuls quelques pinaillages sur l'ampleur du film se font entendre. Mais Farhadi aura réussi à chasser Xavier Dolan du top 10. Les dés sont désormais jetés, place maintenant au palmarès. L'occasion de voir si les festivaliers sur Twitter ont un bon flair. Le film allemand Toni Erdman sera t-il donc couronnée par le prix suprême ?