Andrzej Wajda

Les Fleurs Bleues (2017)

Photo dernier film Andrzej Wajda
Photo dernier film Andrzej Wajda
Andrzej Wajda

BIOGRAPHIE

Né à Suwalki, en Pologne, Andrzej Wajda est élevé par sa mère institutrice et son père officier. A 12 ans, un évènement marque sa vie et y laisse une empreinte définitive : lors du terrible massacre de Katyn, son père est tué, comme des milliers d'autres. Deux ans plus tard, en 1940, il s'engage dans la résistance pour défaire l'occupant allemand. Il est à peine adolescent et déjà sa conscience politique est affûtée comme une lame de couteau.

A la fin de la guerre, il entame des études de cinéma à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie puis à Lodz, et passe à la réalisation dès 1955 avec un premier long-métrage Une Fille a parlé (également intitulé Génération). Tout son cinéma est là : alliant un baroque slave à un lyrisme désarmant et à une virulente charge politique. Dès son film suivant, où il évoque l'insurrection du ghetto de Varsovie en 1945, Ils aimaient la vie, Wajda est consacré sur la scène internationale avec une Palme d'argent à Cannes en 1957.

Multiprimé en Festival (pour Cendres et diamants à Venise, L'Homme de fer à Cannes), son cinéma est surtout une étonnante relecture politique de l'histoire de son pays, traversant avec un souffle épique 50 ans d'histoire polonaise : antisémitisme (Samson en 1961), nouvelle génération (L'amour à 20 ans, 1962) ou remise en cause des canons du réalisme socialiste (Noces, La Terre de la gradne promesse), tout passe à travers le prisme de sa caméra.

C'est au début des années 80 que son engagement prend un tout autre sens et son oeuvre une nouvelle dimension. Avec le diptyque autour de "Solidarnosc", L'Homme de marbre (1977) et L'Homme de fer (1981), où il soutient délibérément Lech Walesa contre le pouvoir communiste, il atteint le sommet esthétique de sa carrière alliant la force du discours à la puissance de son geste cinématograhique.

Fort de ce succès, Wajda entame une carrière plus classique et moins enthousiasmante en Europe, enchaînant prestigieux films d'époque (Danton avec Depardieu en 1983) et adaptations glacées de chefs-d'oeuvre de la littérature (Les Possédés cuisant échec commercial et artistique en 1987).

Honoré aux Oscars en 2000 et de retour en Pologne, Wajda tourne moins mais retrouve un peu de la vigueur de ses débuts avec Katyn en 2009, fresque historique grâce à laquelle il revient (enfin) sur l'évènement qui a conditionné sa vocation de cinéaste et d'homme : le massacre dans lequel son père a trouvé la mort en 1938.
Andrzej Wajda