Antonin Artaud naît dans une famille bourgeoise et aisée. Ils sont cinq enfants, dont deux mourront en bas-âge. Vers six ans il souffre d'une maladie grave que l'on a ensuite reconnue comme étant une méningite. Il fait une rechute à 21 ans, alors qu'il termine son année de philosophie au Collège du Sacré-Coeur à Marseille. Il sera interné une première fois près de Marseille.
L'année suivante, en 1916, il est mobilisé puis réformé . Il n'aura de cesse de trouver l'apaisement de ses douleurs qui le poursuivent, et ira de maison de soins en maisons de repos. En 1920, il fait un long séjour en Suisse. Sa santé s'est améliorée et il peut tenter sa chance à Paris. Car Antonin est jeune et beau. Il veut être poète, comédien, il sait dessiner... Tout l'inspire. De cette effervescence naît un premier recueil, "Tric Trac du Ciel" , qui est publié en 1923. Il envoie quelques écrits à Jacques Rivière qui dirige alors La Nouvelle Revue française . Ce dernier refuse ses textes. Antonin Artaud commence une correspondance avec Jacques Rivière, lui confiant sa souffrance, son besoin d'écrire. Il mentionne l'état chancelant de sa pensée qui l'"abandonne à tous les degrés."
Antonin Artaud finit par séduire Jacques Rivière puisque ce dernier lui propose de publier, non pas les textes qu'il a envoyés, mais leur échange de correspondance. Elle sera éditée en 1924, puis à nouveau en 1927. A l'époque Maurice Blanchot considère ce texte comme un événement. Cette oeuvre n'est que la première d'une longue liste.
Dans l'ensemble de sa carrière, Antonin Artaud a pour le moins étonné et souvent déconcerté le public, notamment par sa vision du "théâtre de la cruauté", qu'il évoque dans son texte "Le Théâtre et son double". Ce révolté a toujours pris le parti de contrer le consensus, devenant parfois difficile à suivre pour le grand public.
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