Bernardo Bertolucci

Né à Casarola, dans la province de Parme, en Italie, Bernardo Bertolucci est le fils du poète italien et critique de cinéma Attilio Bertolucci. Cette ascendance prestigieuse fait du jeune homme un talent particulièrement précoce puisqu'il écrit et réalise ses premiers courts-métrages à l'âge de 15 ans, grâce à la caméra 16 mm que lui a offert son père.

Très largement influencé par la poésie marxiste et mystique de Pasolini, dont il fût l'assistant à 20 ans à peine sur le tournage d'Accatone (1960), Bertolucci fait ses débuts derrière la caméra en 1962 avec un premier film, La Commare secca, enquête policière marquée par le souci du formalisme et de la déconstruction des schémas classiques.

Ce n'est pourtant qu'avec son très politique second film, Prima della rivoluzione, qu'il connaît un large succès critique en Italie et en Europe et se voit propulsé au rang de leader de la jeune génération du cinéma italien. Fort de ce succès, il co-écrit avec Argento et Leone le script d'Il était une fois dans l'Ouest et continue à explorer avec une certaine audace baroque les relations de pouvoir, politique et sexuelle, dans ces films comme La Stratégie de l'Araignée (1968) ou Le Conformiste (1970).

1972 marque une nouvelle étape dans sa progression. Moins imprégné de dialectique marxiste mais ouvertement provocateur, Le dernier tango à Paris provoque à la fois un scandale pour quelques sulfureuses séquences et constitue un de ses plus grands succès poulaire. Bertolucci se voit alors ouvrir les portes d'Hollywood et des amples fresques monumentales qu'il appelle de ses voeux. C'est d'abord 1900 puis une tilogie mystique inaugurée par Le Dernier empereur (grand succès aux Oscars avec 9 statuettes en 1988), Un Thé au Sahara (1990) et Little Buddha (1993).

Ce paysage à un genre plus consensuel s'associe surtout d'unaffaiblissement de son discours, moins vif qu'à ses débuts, et conséquemment d'une baisse générale du niveau de son oeuvre. Les opus suivants, de Beauté volée aux Innocents (2003) sont ainsi plus anodins et fades, malgré la volonté affichée de s'inscrire dans une critique raisonnée de l'histoire.