Esther Gorintin

L'homme qui rêvait d'un enfant (2007)

Photo dernier film Esther Gorintin
Photo dernier film Esther Gorintin
Esther Gorintin

BIOGRAPHIE

Née à l'orée de la Première Guerre mondiale, à Sokulka, en Pologne, Esther Gorintin (de son vrai nom, francisé après la guerre : Gorinsztejn) a vécu plusieurs vies avant d'entrer en cinéma. Etudiante en médecine dentaire, à Bordeaux, elle survit miraculeusement à l'Occupation, échappant à la vigilance de la police puis aux rafles, par chance et grâce à l'aide solidaire de certains de ses compatriotes.

À la Libération, son mari revient du front où il était prisonnier, sain et sauf. Son frère aussi revient des camps, mais il sera le seul de la famille, exterminé pendant l'Holocauste. Elle ouvre alors avec son mari un cabinet dentaire, rue de Rivoli. Ils y vivront, auront un enfant unique et y passeront la totalité de leur existence, paisiblement.

En 1990, elle est veuve et voit dans un journal yiddish l'annonce d'un jeune cinéaste recherchant des acteurs, professionnels ou non, yiddishophones. Elle postule et rencontre Emmanuel Finkiel, qui compilera ses extraits dans un documentaire aux allures de portraits, intitulé Casting. Il prépare alors son premier long-métrage, Voyages (1999) et tombe sous le charme de cette vieille dame rieuse de près de 90 ans

Esther entame donc avec ce rôle de russe en route pour retrouver sa cousine en Israël (partition qui résonne étarngement dans sa vie) une carrière cinématographique sur le tard. Elle traîne doucement son dos voûté et son verbe alerte dans le cinéma d'auteur, avec une préférence pour les premiers films comme Carnages (Delphine Gleize, 2000), Le Stade de Wimbledon (Mathieu Amalric, 2001) ou Depuis qu'Otar est parti (Julie Bertucelli, 2003).

L'anecdote voulait qu'elle ait pour habitude de recevoir journalistes, producteurs ou réalisateurs dans la même immuable briocherie, au bas de son domicile, rue de Rivoli. Après un coma de dix jours, elle s'éteint le 11 Janvier 2010, à l'âge de 96 ans.
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