Francis Girod

Un ami parfait (2006)

Photo dernier film Francis Girod
Photo dernier film Francis Girod
Francis Girod

BIOGRAPHIE

Francis Girod est né en 1944 à Semblançay, Indre-et-Loire, et s'est éteint le 19 novembre 2006 à Bordeaux des suites d'un malaise cardiaque. Il était membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France.

D’abord assistant réalisateur de 1962 à 1965 de Jean-Pierre Mocky, Roger Vadim et François Reichenbach, Francis Girod s’oriente ensuite vers le journalisme et travaille au Nouvel observateur pendant 2 ans. C’est en 1974 qu’il signe son premier long métrage, après avoir été auteur et acteur, Le trio infernal, un film d’humour noir dans lequel l’aberration, le crime et la mort deviennent un spectacle (les personnages éprouvent un plaisir morbide à dépecer des cadavres et à les faire dissoudre dans une baignoire emplie d’acide sulfurique).

Le trio infernal, Grand-Guignol sardonique plein de méchanceté corrosive, demande, de l’aveu même du metteur en scène, à ne pas être pris au premier degré. En 1977, son deuxième long métrage René la Canne adopte plutôt un style vaudeville et théâtre de Guignol. Francis Girod poursuit, dit-il, avec ce film, une fresque de la France contemporaine, à travers des personnages incarnant la corruption d’une société. L’état sauvage (1978), quant à lui, adapté d’un roman de Georges Conchon, dresse le tableau d’une Afrique déstabilisée par l’indépendance où les acteurs sont plongés dans l’étuve d’une Afrique minée par la corruption, le racisme et l’alcoolisme.

En 1980, la belle Romy Schneider, criminelle hystérique dans Le trio infernal devient La Banquière, personnage arriviste et… lesbienne. Un film qui reconstitue l’histoire de Marthe Hanau, dite La banquière des années folles qui provoqua l’un des plus grands scandales de la IIIème République : une reconstitution somptueuse des milieux dirigeants de l’entre-deux guerres. En 1982, Le Grand Frère, inspiré d’un roman américain Série noire, transposé à Marseille, est un remarquable film sur la délinquance juvénile et la condition difficile des immigrés maghrébins.

Le bon plaisir (1984), tiré d’un livre de Françoise Giroud, quant à lui, est une excellente comédie de moeurs sur les jeux de l’amour et du pouvoir politique moderne. En 1988, après Descente aux enfers, une étonnante transposition d’un roman noir de David Goodis à l’atmosphère moite et aux héros paumés, Francis Girod présente L’enfance de l’art, un essai original sur les jeunes comédiens du Conservatoire qui vivent la vie comme le théâtre et le théâtre comme la vie, et risquent de se brûler les ailes au mirage du cinéma.

Professeur au Conservatoire National d’Art Dramatique depuis 1983, Francis Girod a écrit ce film avec l'un de ses élèves, Vincent Vallier et fait jouer de nouveaux comédiens. En 1989, il entreprend Lacenaire, son film le plus original et le plus ambitieux dans lequel il s’est inspiré des mémoires du célèbre bandit de l’époque Louis-Philippe pour dessiner un autoportrait du dandy criminel. En 1994, avec Délit mineur, il revient vers le film noir, tout comme avec Passage à l’acte en 1996. Suivent Terminale en 1998, Mauvais genres en 2001, Un ami parfait en 2006 et son ultime film : L'Oncle de Russie, la même année.
Francis Girod