José Giovanni

Le deuxième souffle (2007)

Photo dernier film José Giovanni
Photo dernier film José Giovanni
José Giovanni

BIOGRAPHIE

Né à Paris, Joseph Antoine Damiani alias José Giovanni a toutes ses racines en Corse et mène de solides études au lycée Janson-de-Sailly avant d'exercer différents métiers (plongeur, bûcheron, etc.) et de devenir guide de haute-montagne au début des années 40. Lorsque la Guerre éclate et que les allemands marchent sur Paris, il entre dans la Résistance, faisant profiter les maquisards de sa connaissance du terrain.

A la Libération, il fréquente le milieu de Pigalle et trempe dans une sombre affaire de racket. Les victimes sont tués et José est condamné à mort, avant d'être gracié par le président Auriol, puis libéré en 1956. Réhabilité 30 ans plus tard lors d'un novueau procès (il n'a dans cette affaire tué personne), il puisera dans cette expérience du banditisme et de la prison la matière première de ses romans et de ses films.

Son succès, ce sont d'abord ses romans : Le Trou, Classe tous risques ou encore Le Deuxième souffle, écrits dès sa sortie de prison sont tous adaptés au cinéma respectivement par Jacques Becker (pour un chef-d'oeuvre qui est aussi un des rares films de prison français), Claude Sautet et Jean-Pierre Melville (autre chef-d'oeuvre avec Ventura en "Gu").

Fort de cette réputation littéraire qui lui vaut l'admiration de ses pairs (dont un certain Cocteau) et de son travail de scénariste pour des films comme Du Rififi chez les femmes (1962) ou Les Grandes gueules (1965), il se lance dans la réalisation dès 1966 avec La Loi du survivant et Le Rapace. Particulièrement à l'aise dans le registre du polar, sa carrière de cinéaste est un peu moins brillante que celle d'écrivain, oscillant entre l'honorable travail d'artisan (Deux hommes dans la ville, Le Ruffian) et les productions plus que douteuses (Comme un boomerang, La Scoumoune).

Fasciné par la pègre - dont il fit parfois un éloge un peu trop appuyé - et les amitiés viriles, son oeuvre est surtout un pan marquant du roman noir à la française, contribuant à en élaborer les règles avec classicisme, rigueur et finesse. Au début des années 80, son cinéma se démode tout comme le genre policier et Giovanni tourne moins, se consacrant à son travail d'écrivain et revenant épisodiquement à la caméra comme en 2000 pour le très personnel Mon père, il m'a sauvé la vie.

Retiré en Suisse, à Lausanne et fatigué par cette vie rocambolesque il est victime d'une hémorragie cérébrale à laquelle il succombe, le 24 Avril 2004.
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