Mitchell Leisen

La Baronne de minuit (2008)

Photo dernier film Mitchell Leisen
Photo dernier film Mitchell Leisen
Mitchell Leisen

BIOGRAPHIE

Mitchell Leisen est né en 1898 à Menominee dans le Michigan et s’éteint le 28 octobre 1972 à Los Angeles.

Frais émoulu d'une école militaire, Mitchell Leisen s'oriente vers le théâtre pour y exercer ses dons de dessinateur. La splendeur de ses créations dans L'admirable Crichton (1919, costumes), Le roi des rois (1927, décoration) ou Le signe de la croix (1932, costumes et décoration) lui ouvre les portes d’Hollywood.

Cecil B. De Mille le remarque en premier et l’engage comme costumier sur nombre de ses films. Douglas Fairbanks, à l'affût du moindre talent original, lui demande de faire les costumes de Robin des Bois (Alan Dwan, 1922) et ceux du Voleur de Bagdad (Raoul Walsh, 1924). Enfin, Ernst Lubitsch lui confie ceux de Rosita (1923).

S'étant initié à la technique cinématographique auprès de Cecil B. De Mille jusqu'au début des années 30, Mitchell Leisen passe à la réalisation en 1933. La Paramount, prudente, lui adjoint un coréalisateur : Stuart Walker. Mais cet artisan ne fut sans doute pour rien dans le charme froufroutant de Cette nuit est notre nuit (1933), ni dans la mélancolie feutrée de L'aigle et le vautour (1933).

Ses comédies comme Jeux de mains (1935) et ces deux chefs d'oeuvres du genre - Vie facile (1937) et La baronne de minuit (1939), sont un délicieux mélange de sentiments, de burlesque débraillé et de mots d'auteur finement ciselés. Ses mélodrames Swing High, Swing Low (1937), Par la porte d'or (1941) ou encore À chacun son destin (1946) sacrifient le flamboiement à la justesse du ton, à la délicatesse de l'imagerie ou à la richesse psychologique. Mitchell Leisen est également un esthète chatoyant aux déconcertantes recherches chromatiques (L'aventure vient de la mer et Les nuits ensorcelées, 1944).

Vers 1946, sa carrière commence à décliner en même temps qu'Hollywood. Il a du mal à trouver l'équilibre nécessaire à l'éclosion de son art : les réussites brillantes comme La duchesse des bas-fonds (1945), comédie mordante et plastiquement splendide sur le thème de Pygmalion, située dans l'Angleterre de Gainsborough, ou Chaînes du destin (1950), une adaptation de William Irish, unique et magistrale incursion de Mitchell Leisen dans le domaine du film noir, sont rares. Mais une production modeste comme Une fille qui promet (1957) atteste de l'invention et du goût toujours intacts du cinéaste. Il termine sa carrière par une abondante production télévisée et laisse le souvenir de ce que l'artisanat hollywoodien pouvait avoir de meilleur et de spécifique.
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