Nico Papatakis

Gloria mundi (2004)

Photo dernier film Nico Papatakis
Photo dernier film Nico Papatakis
Nico Papatakis

BIOGRAPHIE

Né en Ethiopie, Nicolas Papatakis (dit Nico) combat très jeune auprès du Négus Haïlé Sélassié, Empereur d'Ethiopie, contre l'armée de Mussolini. Exilé, il se réfugiera au Liban, en Grèce, puis à Paris en 1939. Il y rencontre l'ensemble des personnalités du  bouillonnant Paris de l'époque : André Breton, Jean-Paul Sartre, Jacques Prévert, Robert Desnos, Jean Vilar et Jean Genet, dont il devient un ami proche.

De 1947 à 1954, il fonde et dirige avec l'aide de quelques amis à Paris le mythique cabaret de "La Rose Rouge" qui lance et découvre des personnalités comme Juliette Gréco, Marcel Marceau, Mouloudji. Il rencontre et épouse Anouk Aimée avec qui il aura une fille. En 1951, il produit et finance sur ses fonds propres l'unique film de son ami Jean Genet Un chant d'amour. Ce film aujourd'hui culte restera censuré jusqu'en 1975.

En 1957 le problème de la décolonisation de l'Algérie le pousse à s'exiler à New York. Il donne son prénom, Nico, au mannequin allemand Christa Pfäggen, qui deviendra la célèbre égérie warholienne du Velvet Underground. Il fait également la connaissance de John Cassavetes. Papatakis réunit les fonds nécessaires pour l'aider à terminer Shadows et devient le co-producteur du film.

De retour à Paris il réalise son premier long métrage, Les Abysses, librement adapté des Bonnes de Genet. Le film est sulfureux et frénétique. Soutenu par Jacques Prévert, Jean Genet, André Breton, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, il fait scandale au festival de Cannes 1962 où il est qualifié par certains de film pirate et terroriste.

Son second long-métrage, Les Pâtres du désordre (1967), est réalisé dans la clandestinité, car son action est une critique de la société grecque à l'époque des colonels. En 1975, il écrit et réalise Gloria Mundi, présenté en ouverture du premier Festival du Film de Paris. Après cela, Papatakis décide d'arrêter le cinéma. Il faudra attendre plus de dix ans pour que le cinéaste revienne sur sa décision.

En 1986, il écrit et réalise La Photo, sélectionné au Festival de Cannes 1987 à la Quinzaine des Réalisateurs. En 1991, il écrit et réalise Les Equilibristes présenté à Venise : Marcel Spadice, interprété par Michel Piccoli, y figure un Jean Genet époustouflant. Quelques années plus tard, il publié son autobiographie, Tous les désespoirs sont permis (2003) et voit Gloria Mundi, film-brûlot sur la guerre d'Algérie retiré de l'affiche en 1975, ressortir dans nos salles dans une version légèrement retouchée. Eternel aventurier du cinéma, insoumis et indépendant, Nico Papatakis s'éteint le 17 Décembre 2010 dans son domicile parisien.
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