Nicolas Philibert

La Machine à écrire et autres sources de tracas (2024)

Photo dernier film Nicolas Philibert
Photo dernier film Nicolas Philibert
Nicolas Philibert

BIOGRAPHIE

Nicolas Philibert a débuté comme stagiaire à tout faire (grouillot dans l'équipe de décoration, aide machiniste, aide accessoiriste et figurant) sur Les camisards de René Allio, dans les Cévennes, l'été de ses 19 ans. Deux ans et des études plus tard, il monte a Paris et est embauché comme assistant décorateur et accessoiriste sur Rude journée pour la Reine du même René Allio.

Après avoir travaillé avec Alain Tanner et Claude Goretta, il retrouve Allio une 3ème fois pour Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mére, ma soeur et mon frère... où il officie comme assistant-réalisateur. Ce film exerce une profonde influence sur son oeuvre. "Plus tard, avec le recul, j'ai mesuré la chance que j'avais eu de participer à cette aventure singulière, inédite dans le cinéma français, et avec les années, ce film ne m'a jamais complètement quitté. Il a même sans doute irrigué mon propre travail, comme une "rivière" souterraine" déclare-t-il. "Probablement parce que fiction et documentaire y étaient étroitement enlacés".

Il co-réalise ses 2 premières oeuvres avec Gérard Mordillat, La voix de son maître (1978) et Patrons / Télévison (1979, 3 épisodes de 52 minutes). Suivent d'autres courts et long-métrages, et plus particulièrement du documentaire : sur le Louvre (La ville Louvre), la surdité (Le pays des sourds).

En 2002, il signe Etre et avoir, documentaire sur une classe unique d'une école communale. C'est un franc succès (1,8 millions d'entrées) et un sujet de controverse après que l'instituteur, le "rôle" principal, et des parents d'élèves ont attaqué la production afin de toucher une partie des recettes du film, ce qui revient à payer les sujets de documentaires. Sujet très sensible dans une économie souvent très, très fragile, et moralement discutable. Après des péripéties judiciaires et médiatiques, la justice donne finalement raison à la production d'Etre et avoir, au grand soulagement du milieu documentaire.

En 2007, déçu par la méconnaissance des étudiants de la prestigieuse école de cinéma Fémis lors d'une conférence, il décide de revenir sur l'expérience Moi, Pierre Rivière... avec Retour en Normandie, à la rencontre des "personnages" du film de René Allio.

En 2009 il tourne Nénette, un film documentaire émouvant sur un grand singe, prénommé Nénette, qui résite à la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. A plus de 40 ans, cet orang-outan est le plus vieux pensionnaire...  Le film sort sur nos écrans en 2010.
Nicolas Philibert