BIOGRAPHIE
Né à Wimbledon, Robert Oliver Reed est le neveu du cinéaste Carol Reed (auteur du classique Troisième Homme) et le fils d'un journaliste sportif. Pour ce baroudeur costaud, talentueux et haut en couleurs, la carrière d'acteur n'a jamais constitué une priorité ou une vocation. Il accumule les petits boulots (videur, etc.) puis sert dans le corps médical de la Royal Navy, avant d'intégrer l'industrie du cinéma, en tant que figurant.
Sans aucune formation, il obtient pourtant des rôles majeurs dès la fin des années 50, essentiellement dans des films d'horreur de la "Hammer" où sa carrure d'acier associée à un regard clair et perçant en font le parfait "tough guy" de productions comme Les Deux visages du Dr Jekyll (1959) ou La Nuit du Loup-garou (1960).
Son premier rôle majeur, après une longue période "Hammer" est celui du terrible Bill Sikes dans le film de son oncle Carol Reed, Oliver (1969). Habitué du cinéma de Michael Winner (avec qui il tourne plusieurs films dont la comédie Hannibal Brooks en 1969) il est fortement pressenti pour incarner Bond après le départ de Sean Connery. Mais sa réputation de bagarreur, fortement porté sur la boisson et totalement ingérable poussera les producteurs à opter pour George Lazenby puis Roger Moore.
Commence alors pour lui une longue carrière européenne qui le verra enchaîner avec une gourmandise sans pareille les films d'exploitation, parfois improbables (La Poursuite implacable de Sergio Solima,1973), souvent réussis comme la série des Trois Mousquetaires réalisé par Richard Lester où il est un savoureux Athos ou le Tommy de Ken Russel. Apprécié des auteurs pour son talent brut et habité, il a travaillé, entre autres, avec David Cronenberg (Chromosome 3), Terry Gilliam (Les Aventures du Baron de Münchausen) et Richard Fleischer (Le Prince et le Pauvre).
Malgré des problèmes récurrents au rein, Oliver amateur de boisson qui ne "vivait pas dans le monde de la sobritété", continue à vivre dans l'éxcès et meurt d'une crise cardiaque après une mémorable cuite, le 2 Mai 1999, alors même qu'il tourne la superproduction de Ridley Scott, Gladiator (pour les scènes manquantes, les producteurs ont eu recours aux effets spéciaux numériques).
