Richard Brooks

Cas de conscience (2009)

Photo dernier film Richard Brooks
Photo dernier film Richard Brooks
Richard Brooks

BIOGRAPHIE

Né à Philadelphie, Richard Brooks rêve de devenir journaliste et parcourt ainsi l'amérique durant la crise des années 30, écrivant quelques articles pour des journaux locaux. A son retour dans sa ville natale, en 1934, il est embauché par le "Philadelphia record" comme journaliste sportif, puis devient, 2 ans plus tard, éditorialiste dans une radio, à New York.

C'est là qu'il commence à s'intéresser au théâtre, à travers la création de dramatiques radiophoniques d'abord, puis en mettant en scène quelques pièces, à Broadway. Passionné par ce domaine, il migre à Hollywood au début des années 40, pour s'accomplir dans ce métier et, après avoir servi dans le corps des Marines durant la seconde guerre mondiale, il commence à écrire des scénarii, dès 1946, pour Siodmak (Les Tueurs, 1946), Dassin (Les Démons de la Liberté, 1947) ou Dmytrik (Feux Croisés, id.).
 
De son passé de journaliste, Brooks gardera toujours le goût de l'écriture, un art de raconter des histoires avec force et économie de moyens qui apparaît avec le plus d'assurance dans ses adaptations de grandes oeuvres littéraires : Elmer Gantry (1960), Lord Jim (d'après Conrad, 1964) ou Les Frères Karamazov (1957).

Il garde aussi une volonté de dire quelque chose du monde dans lequel il vit, un contact avec le présent qui fait le sel de films comme Graine de violence (1955), traitant du système scolaire aux Etats-Unis, de son premier brûlot Cas de conscience (1950) ou encore de Sergent la terreur, avec lequel il dénonce les abus de pouvour au sein de l'armée (1953).

Travaillé par les questions sociales, le cinéma de Brooks s'accomode souvent de sous-texte politique, qu'il se situe dans le cadre fermé du cinéma de genre (Les Professionnels, western de 1966), où bien qu'il opte délibérément pour une esthétique "reportage", avec son adaptation du roman de Capote De sang-froid (1967). A chaque fois, il s'agit de traiter, de manière implicite ou non, de l'Amérique contemporaine.

L'auteur de La Chatte sur un toit brûlant, fort d'unevingtaine de films à son actif, peint des hommes minés par la fatalité et l'échec, des personnages à la psychologie complexe qui ne se laissent que rarement appréhender en un coup d'oeil. Remarquablement bien adapté au système des studios dans lequel il n'a aucun mal à imposer sa vision, il fait partie de cette galaxie alternative d'auteurs hollywoodiens au parcours atypique qui ont offert quelques belles pièces à l'histoire du cinéma.

Il cesse progressivement de tourner au début des années 80 et meurt le 11 mars 1992, à Beverly Hills.
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