Rudolf Klein-Rogge

Né à Cologne, Rudolf Klein-Rogge est le fils d'un Conseiller militaire. Il se destine alors très logiquement à une carrière dans l'armée mais sa formation dans le Corps des cadets prussiens est interrompue par la mort subite de son père. Il revient alors à un cycle plus classique et prépare un diplôme d'Histoire de l'Art à Bonn puis à Berlin, tout en poursuivant des études de théâtre.

Son physique particulièrement fascinant et sa voix rauque en font très vite un des comédiens les plus réputés de l'Allemagne du début du XXe siècle. Il traverse le pays et les directeurs de théâtre, de Düsseldorf à Aix-la-Chapelle, se l'arrachent littéralement. Ce n'est pourtant qu'au début des années 20 que le cinéma s'intéresse à lui. On est alors aux balbutiements de l'expressionisme et Rudolf fait une apparition dans le film fondateur du muet allemand : Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene.

En 1920, il fait la rencontre qui marque sa carrière : grâce à sa futur ex-femme Thea Von Harbou, il tourne dans les premiers films du jeune Fritz lang. Les deux hommes se lient d'une forte amitié, qui ne se démentira jamais, même après le remariage de Théa avec Fritz. Ensemble, ils tournent quelques-uns des fleurons du cinéma expressionise allemand : de la fresque Les Niebelungen (1924), Metropolis (1927) mais surtout le rôle auquel il reste indéfectiblement associé : Le Docteur Mabuse (trosi films entre 1922 et 1933).

Largement affaibli avec le passage charnière au parlant (malgré une prestation habitée dans Le Testament du Dr Mabuse), Klein-Rogge voit également sa carrière mise en péril pas son choix de rester dans l'Allemagne nazie, quand son Pygmalion Lang file en Europe. Il se contente alors de seconds rôles dans des productions de propagande (Crépuscule en 1937, Mary Stuart en 1940), loin de ses années fastes.

En 1942, il se retire donc définitivement du cinéma, préférant se consacrer à la scène puis migre en Autriche, à Graz, où il s'éteint en toute discrétion, le 30 Avril 1955.