Simon McBurney

The Pale Blue Eye (2023)

Photo dernier film Simon McBurney
Photo dernier film Simon McBurney
Simon McBurney

BIOGRAPHIE

A la question : "Pourquoi avez-vous choisi le théâtre ?", Simon McBurney répond que c'est le meilleur moyen qu'il ait trouvé pour se questionner sur ce qu'il ne comprend pas - que ce soit dans la vie, dans les comportements humains, dans le fonctionnement du cerveau, mais aussi dans la société, la politique, l'histoire et même la préhistoire. Sa passion jamais démentie pour le spectacle semble aussi très liée au mystère qui le régit, à l'énergie qu'il impose. Le champ artistique de ce magistral "raconteur d'histoires", comme il se définit lui-même, ne connaît pas de limites.
Si Simon McBurney s'impose comme un incroyable concepteur d'images scéniques, la puissance de son théâtre réside avant tout dans la profonde humanité qui s'en dégage. Pour lui, le théâtre doit être intrinsèquement humain, vivant, en mouvement, en aucun cas muséal ou répétitif.
Il doit être le point de rencontre entre un artisanat traditionnel du plateau et des techniques nouvelles et sophistiquées, afin qu'advienne une polyphonie combinant les mots, les images, la musique, les idées et les histoires, tout en offrant aux acteurs un véritable espace de liberté.
Une polyphonie au service du texte et du récit qui converge vers un point ultime : la création d'une émotion que seul le théâtre peut faire naître.

Les spectacles que Simon McBurney met en scène avec sa compagnie Complicite s'appuient sur des textes qu'il écrit lui-même ou des oeuvres d'autres auteurs qu'il adapte, tels Bruno Schulz (La Rue des crocodiles, 1992), John Berger (Les Trois Vies de Lucie Cabrol, 1994), Haruki Murakami (L'Éléphant s'évapore, 2003) et Junichirô Tanizaki (Shun-Kin, 2008). Mais Simon McBurney aime également s'emparer des classiques pour les revisiter : Conte d'hiver de Shakespeare monté en 1992, Le Cercle de craie caucasien de Brecht créé au National Theatre de Londres en 1997, Les Chaises de Ionesco présenté dans le West End à Londres et sur Broadway à New York en 1998, La Résistible Ascension d'Arturo Ui de Brecht, créé en 2002 à New York avec Al Pacino dans
le rôle-titre, Mesure pour mesure de Shakespeare créé au National Theater de Londres en 2004, Ils étaient tous mes fils d'Arthur Miller donné à Broadway en 2009 ou encore Fin de partie de Beckett monté en 2010.

Qu'il soit basé sur un classique, une adaptation ou un texte écrit par Simon McBurney, chaque projet nous parvient avec une étonnante clarté, résultat d'une vision personnelle et précise de l'oeuvre conjuguée à une exploration iconoclaste. Car même s'il emprunte des chemins de traverse, le travail de Simon McBurney est toujours resté passionnément fidèle à l'auteur, au texte et aux pensées qui le soustendent.
Il ne suffit pas, selon lui, d'avoir des idées ou des questions à proposer aux spectateurs, il faut aussi de l'habileté et de l'imagination pour faire vivre sur le plateau des narrations capables de mettre tous nos sens en éveil. Quelle que soit l'histoire racontée, quel que soit le sujet abordé, il importe toujours de chercher la précision des détails, la justesse du geste et du mot, la méticulosité des enchaînements pour que l'enchevêtrement des récits ne brise pas le lien avec le spectateur.
Un enchevêtrement assumé pour exprimer toute la complexité des mécanismes de la mémorisation dans Mnemonic (1999) ou pour rendre vivante et joyeuse la science mathématique dans A Disappearing Number (2007). Son ouverture et sa curiosité l'amènent naturellement à voyager, à sillonner le monde avec ses spectacles mais aussi à créer dans d'autres pays, comme au Japon où il monte deux spectacles : The Elephant Vanishes et Shun-Kin.

Simon McBurney