Tsui Hark

Septet: Hong Kong Stories (2020)

Photo dernier film Tsui Hark
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Tsui Hark

BIOGRAPHIE

Né au Vietnam, alors encore sous protectorat français, il émigre à Hong-Kong en 1967. Dans les années 70, il quitte la péninsule pour se rendre aux Etats-Unis, plus précisément au Texas, pour suivre des études de cinéma. Il revient à Hong-Kong en 1977, pour se faire une place dans l'industrie locale.

Il débute donc sa carrière à la télévision et se taille un beau succès avec la série "Golden Dagger Romance", qu'il conçoit de bout en bout. Comme d'autres jeunes loups à son époque (Ann Hui, Allen Fong) il est porté par le désir de renverser les codes du cinéma et se pose dès son premier film, Butterfly murders (1979), comme un des fers de lance de la Nouvelle vague hongkongaise.

Véritable volonté de retravailler la mythologie chinoise et les grands genres populaires (wu xia pian, kung-fu comedy, polar), ses premiers films choquent (L'Enfer des armes, en 1980, est censuré, remonté et charcuté par les autorités locales qui jugent le film violent et anti-britannique) et expriment un féroce appétit de cinéma, allié à un sens critique acéré.

De jeune loup incontrôlable, il passe à celui de magnat de l'industrie locale avec Zu, les guerriers de la montagne magique (1983), innovant particulièrement dans le domaine des effets spéciaux et lui permettant de se faire un nom sur la scène internationale. Imprégné de culture chinoise classique, passionné par le cinéma de King Hu, Tsui Hark cherche par dessus tout à offrir une traduction cinématographique aux élélments de la culture moniste asiatique, une véritable écriture calligraphique de l'image.

Avec la création de sa société de production, la "Film Workshop", il règne pendant les années 80 sur toute l'industrie du cinéma local, insufflant un souffle de vigueur au cinéma local. Cinéaste inégal, capable de coup de génie (Il étatit une fois en Chine, The Lovers) comme d'échecs cuisants (Green Snake), il est aussi un producteur talentueux, donnant sa chance à la crème des cinéastes locaux : Woo (Le Syndicat du crime en 1986), Kirk Wong (Gunmen, 1988) ou Ching Siu-tung (Histoire de fantômes chinois, 1991).

Au milieu des années 90, il livre un authentique chef-d'oeuvre du film d'arts martiaux, The Blade (1995), avant de tenter comme John Woo et Ringo Lam, l'aventure hollywoodienne sous l'impulsion de Van Damme. La tentative est un échec et se solde par deux bides artistiques (Double Team et Piège à Hing-Kong), Tsui peinant à imposer sa vision face aux décideurs américains.

Qu'à cela ne tienne, de retour à Hong-Kong, Tsui finit ce qu'il avait commencé avec The Blade en réalisant un polar majestueux et explosif (Time and Tide, 2001). Il poursuit ensuite avec une suite hallucinée à son film culte, La Légende de Zu (2002) avant de replonger dans le nanar avec une "kitscherie" de super-héros, l'oubliable Black Mask 2.

Moins actif mais toujours aussi vif d'esprit, il revient au xu xia pian crépusculaire et ample dès 2005 avec Seven swords, puis se lance dans le film à sketch, avec deux vétérans de la production locale, Johnnie To et Ringo Lam : Triangle en 2008.
Tsui Hark