Fernandel

L'Auberge Rouge (2007)

Photo dernier film  Fernandel
Photo dernier film  Fernandel
 Fernandel

BIOGRAPHIE

Au civil Fernand Joseph Désiré Contandin. C'est sa belle-mère, Mme Manse, qui inventa son pseudonyme ; en parlant de son gendre, elle disait : « Voilà le Fernand d'elle ! ». C'est par une dizaine d'années de petits boulots alimentaires, de 1915 à 1925 (essentiellement comme garçon de course dans les banques marseillaises), que commence sa vie professionnelle. En parallèle, il monte sur scène comme chanteur, comique troupier dans les cafés-concerts, où il surprend par son profil "à tête de cheval". Andrex, comédien et ami de l'acteur, raconte à son propos dans le Sélection du Reader's Digest de mai 1973 : "Fernandel, qui n'était alors que Fernand, fit ses débuts sur scène à cinq ans en chantant le répertoire militaire avec son frère aîné, Marcel. Il connut son premier grand succès à sept ans, un jour où, paralysé par le trac, il fut propulsé sur la scène par son père, d'un grand coup de pied au derrière ; il s'empêtra dans son sabre et s'étala de tout son long sous une tempête de rires. Par la suite, il n'eut plus jamais peur d'affronter le public."

Ses débuts au cinéma datent de 1931, où il joue un rôle de groom dans le film Le Blanc et le noir dont Raimu est la vedette principale. La même année, Jean Renoir lui confie un rôle plus important dans On purge bébé, d'après une pièce de Georges Feydeau. Toujours en 1931, il est la vedette du film de Bernard Deschamps, Le Rosier de Madame Husson, où il interprète un rôle qu'on lui confiera souvent par la suite : celui d'un jeune homme niais, en l'occurrence ici un puceau qui perd sa virginité dans un lieu de plaisir. Par la suite, ses triomphes se multiplient, notamment dans les films de Christian-Jaque : Un de la légion et François Ier (1936), mais surtout dans ceux de Marcel Pagnol : Angèle (1934), Regain (1937), Le Schpountz (1938), la Fille du puisatier (1940), et plus tard Topaze (1950). Les succès cinématographiques n'empêchent pas Fernandel de continuer une carrière de chanteur. Il joue dans de nombreuses comédies musicales, le plus souvent transformées en films par la suite. Certaines des chansons qui y sont interprétées deviennent des « tubes », comme Ignace, Simplet ou encore Félicie aussi.

Dans l'ensemble, les films des années 1940 ne laisseront pas un souvenir inoubliable. Mais tout change dans les années 1950, grâce à Julien Duvivier et à la série des Don Camillo, tirés de l'oeuvre de Giovanni Guareschi, où un curé et un maire communiste se livrent une lutte d'influence dans un petit village en Italie : Le Petit monde de Don Camillo (1951), Le Retour de Don Camillo (1953). Puis, avec d'autres réalisateurs, La Grande bagarre de Don Camillo (1955), Don Camillo Monseigneur (1961), Don Camillo en Russie (1965) et enfin Don Camillo et les contestataires, film qu'il commence à tourner en 1970 mais qu'il ne pourra achever, victime de la maladie (kyste cancéreux) qui allait l'emporter.

Parmi les autres grands succès cinématographiques de Fernandel, notons aussi Ali Baba et les quarante voleurs (1954), film de Jacques Becker et surtout La Vache et le Prisonnier, film d'Henri Verneuil tourné en 1959.Il a fondé avec Jean Gabin la société de production Gafer en 1963. Fernandel a également remporté un grand succès avec les enregistrements des textes des Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet comme La Chèvre de Monsieur Seguin, Les Trois Messes basses, Le Secret de Maître Cornille ou Le sous-préfet aux champs.

Fernandel a aussi été réalisateur de films : Simplet en 1942, Adrien 1943 et Adhémar ou le jouet de la fatalité en 1951. En terminant, Sacha Guitry lui a rendu cet hommage peu commun : "Moi, on m'admire; vous, on vous aime." Quant à sa popularité sous la soutane de Don Camillo, un jour qu'il était à Rome, Pie XII le pria de venir au Vatican afin, dit-il, de faire la connaissance "du plus connu des prêtres de la chrétienté après le pape" !...
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