Gérard Blain

Bandits d'amour (hold-up pour le bonheur) (2001)

Photo dernier film Gérard Blain
Photo dernier film Gérard Blain
Gérard Blain

BIOGRAPHIE

Né à Paris, Gérard Blain voit son père architecte quitter très tôt le foyer familial. Dans ce milieu modeste, ses relations avec sa mère et sa soeur s'envenime très vite et, alors qu'il n'a que 13 ans, il entame une vie rude d'enfant des rues qui le ménera à effectuer quelques figurations dans Les Enfants du Paradis de Marcel Carné.

Après un passage au Cours Simon, il effectue ses véritables débuts chez Julien Duvivier, en 1955, dans Voici le temps des assassins. Déjà, il s'agit presque d'un malentendu : engagé pour sa belle petite gueule, il est loin d'être docile et se caractérise déjà par son jeune nerveux, tendu et pourtant empreint d'une étonnante douceur.

Il éclate alors cinq ans plus tard grâce à la nouvelle vague qui fait du mari de Bernadette Laffont (avec laquelle il rompt tumultueusement au début des années 60) un de ses acteurs clés, que ce soit Truffaut dans son court-métrage Les Mistons ou Chabrol qui en fait le duo titre de deux de ses premiers films : Le beau Serge et Les Cousins. Son joli minois et ses frasques de rebelle, lui permettent alors de devenir une star qui s'exporte aussi bien aux Etats-Unis (dans Hatari de Hawks en 1962) ou en Italie, passage obligé de l'époque (La Rue des amours faciles de Camerini).

Pourtant Blain est hermétique au "Star-system", ses rôles le lassent et il n'a pas de mot assez dur pour ceux avec qui il collabore. Amoureux fou du cinéma de Bresson, d'Ozu et de Dreyer, formaliste sec du cinéma, il réalise donc son premier film, Les Amis, en 1971, pour lequel il est récompensé à Locarno. C'est le début d'une double carrière qui le voit joeur chez Wenders (L'Ami américain), Assayas (L'Enfant de l'Hiver) ou Mocky (Les Vierges) tout en poursuivant une carrière de cinéaste à la marge, inflexible et intense (Un Enfant dans la foule, le polémique Pierre et Djemila).

"Politiquement con" comme il aimait à se définir, Blain est passé d'un anarchisme assumé à des amitiés douteuses du côté de l'extrême droite. Il était surtout un être entier, écorché vif sans concession ni pour le cinéma, ni pour lui-même. En 1999, il met en scène son fils Paul dans un film autobiographique et quasi testamentaire, Ainsi soit-il. Il se savait alors atteint d'un cancer qui l'emporte le 17 Décembre 2000.
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