Krzysztof Kieslowski

Le personnel (2000)

Photo dernier film Krzysztof Kieslowski
Photo dernier film Krzysztof Kieslowski
Krzysztof Kieslowski

BIOGRAPHIE

Krzysztof Kieślowski est né en 1941 à Varsovie, et s'est éteint le 13 mars 1996, aussi dans capitale polonaise.

Pendant la guerre de 45, les Kieślowski s'installent à Głubczyce, une petite ville de quelques milliers d’habitants en Silésie. Le père de Krzysztof est ingénieur et sa mère s’occupe des enfants. En 1957 le jeune homme s’installe à Varsovie et suit des études au Lycée public des Techniques Théâtrales. Il se passionne pour le théâtre et pour la motorisation. En 1962, il obtient le diplôme de technicien de théâtre. Après avoir abandonné ses études à l’Etablissement de Formation des Enseignants à Varsovie, il finit après 3 tentatives par réussir à intégrer l’Ecole nationale supérieure d’Art Théâtral et Cinématographique.

En 1966 Il réalise ses premiers essais cinématographiques : Le Tramway et Le Guichet. Il fait la connaissance de Maria Cautillo, qu'il épouse en 1967. Pendant l’été, il tourne un film pour ses études : Concert des meilleurs voix. En 1968, Kieślowski prend part aux manifestations étudiantes de Mars, il défend notamment les professeurs expulsés de l’école.

Pour la télévision il réalise un documentaire intitulé La Photographie. Il obtient son premier travail dans la Coopérative de Production du Film où il fait de courts films publicitaires. Avec ses collègues, il lance l’idée de mettre en place le Studio des Jeunes "Karol Irzykowski", qui ne sera réalisée qu’en 1981.

En 1970, il entre comme assistant réalisateur au Studio des Films Documentaires à Varsovie. Vers la fin de l’année, il tourne Avant le rallye, puis J’étais soldat en 1971. Kieślowski fait partie du groupe des "jeunes rebelles" qui conçoivent le manifeste du "nouveau documentaire". En automne 1971, il réalise Les Ouvriers 71, un documentaire coupé ensuite par la censure. Suit Refrain en 1972, puis en 1973 : Le Maçon, Rayons X et Premier Amour, ainsi que sa première fiction télévisée de trente minutes, Passage Souterrain. En 1974, Premier Amour obtient le Grand Prix du XIV-ème Festival polonais des Courts-Métrages à Cracovie.

En 1975, le réalisateur se rend pour la première fois en Europe de l’Ouest. En 1976, la rédaction de l’hebdomadaire Polityka attribue à Kieślowski le prix "Drożdże" pour "le fait de susciter une effervescence artistique". Le film est largement commenté dans les ciné-clubs, dans les médias et dans les réunions… du parti, bien que Kieślowski n’ait appartenu à aucun parti.

En décembre 1974, sort en salles La Cicatrice, le premier long métrage de fiction de Kieślowski. Le Calme, le film télévisé réalisé après La Cicatrice, est bloqué par la censure. En 1977 Le quotidien Sztandar Młodych (L’Etendard des Jeunes) place Kieślowski parmi les 20 plus grands jeunes Polonais. En 1978, il réalise Le point de vue du gardien de nuit et Sept femmes, comptés parmi ses documentaires les plus célèbres et primés plus tard dans de nombreux festivals des courts-métrages.

Suit le film L’Amateur en 1979, qui obtient les grands prix des festivals du film de Moscou, de Gdańsk et de Chicago (1980). Kieślowski est considéré en Pologne comme le leader du "jeune cinéma" et du courant appelé "le cinéma de l’inquiétude morale". Il est élu vice-président de l’Association des Cinéastes polonais et nommé directeur adjoint de l’unité de production "Tor" dirigé par Krzysztof Zanussi. Il commence son activité pédagogique en tant qu’enseignant à la Faculté de Radio et de Télévision de l’Université de Silésie à Katowice.

Dès 1980, il réalise Le Hasard, ou encore Une courte journée de travail. Les deux films sont bloqués par la censure. Le 13 décembre 1981, l’état de guerre est proclamé en Pologne. En automne 1982, Kieślowski essaie de tourner un documentaire sur les procès politiques de l’état de guerre. Il en abandonne la réalisation lorsqu’il apprend qu’il n’est admis avec la caméra qu’à des séances sélectionnées.

En 1984, il réalise le film Sans fin, qui renoue avec les événements de l’état de guerre en Pologne. La critique polonaise attaque violemment le réalisateur. Dans le même temps, Kieślowski travaille sur les scénarios du Décalogue : un cycle de dix films télévisés et de deux films destinés aux salles (Brève histoire d’amour et Tu ne tueras point).

En 1989, à la suite des négociations de la Table Ronde, s’opère en Pologne un changement de régime politique. Le premier gouvernement non-communiste est formé. Le réalisateur termine son dernier film documentaire, La Semaine de sept jours, ainsi que le cycle télévisé Le Décalogue. La Télévision polonaise vendra ensuite ce cycle dans 70 pays.

Pour la promotion de ses films et la participation à de nombreux festivals qui lui sont consacrés, Kieślowski fait beaucoup de voyages à travers l’Europe, il voyage également aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et en Amérique Latine. En automne, il commence à tourner La Double vie de Véronique, son premier film de fiction réalisé en Occident. Le tournage se fait en France et en Pologne. En 1991, au Festival international du Film de Cannes, Irène Jacob, l’interprète du rôle principal, reçoit le prix d’interprétation féminine.

En 1992-1993,  Kieślowski fait un long séjour à Paris et réalise la fameuse trilogie Trois couleurs : Bleu, Blanc, Rouge. Le triptyque est vendu dans plus de 50 pays. En septembre 1993, au Festival international du Film de Venise, Bleu obtient le Lion d’Or. De santé fragile, il annonce à Berlin sa décision de ne plus réaliser de film. Il veut se tourner vers l'écriture et la production. Il démarre ainsi l'écriture d'une nouvelle trilogie: Le paradis, l'enfer et le purgatoire.

Il meurt prématurément, le 13 mars 1996 à l'âge de 55 ans, à Varsovie. De sa dernière trilogie, il aura eu le temps d'écrire le premier épisode, Heaven, qui sera adapté après son décès, par Tom Tykwer.
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