Maurice Ronet

La balance (1981)

Photo dernier film Maurice Ronet
Photo dernier film Maurice Ronet
Maurice Ronet

BIOGRAPHIE

Né Maurice Robinet, à Nice, Maurice Ronet est issu d'une famille d'acteurs sa mère, Paule de Breuil (née Gilberte Dubreuil), et son père, Emile Ronet (né Emile Robinet), étant deux figures de la scène théâtrale en province. Enfant, il suit donc ses parents dans les tournées locales, expérimentant les joies mais surtout les difficultés de cette rude vie de bohème.

Solitaire, il quitte à 16 ans le foyer familial, non par désamour (il avoue n'avoir jamais été malheureux auprès de ses parents) mais par désir de s'émanciper d'un cocon parfois lourd, et suit les cours de Julien Bertheau et Bernard Blier au Centre de spectacle de la Rue Blanche, avant d'entrer au Conservatoire de Paris.

Trop jeune pour participer à la Libération de Paris, il commence à s'épanouir sur scène, interprétant des pièces aussi prestigieuses que Les Parents Terribles de Cocteau ou une adaptation de Roméo et Juliette. Le beau jeune homme au regard clair et profond séduit la critique puis part en tournée, alors même qu'il est convoqué pour le service militaire (revanche sur sa frustration d'alors qui lui vaudra tout de même un an de régiment disciplinaire).

Ce n'est donc qu'en 1949 qu'il fait ses débuts au cinéma, sous l'égide de Jacques Becker dans Les Rendez-vous de Juillet, qui lui confie le rôle d'un étudiant jeune et désinvolte fils de... Emile Ronet et Paule de Breuil ! Les premières années sont pourtant difficile pour lui ; les rôles qu'on lui propose ne sont pas à la hauteur de ses espérances (Lucrèce Borgia, Le Guérisseur, La môme vert-de-gris) et son mariage avec Maria Pacôme se solde par un divorce, en 1956.

En 1957, il rencontre un jeune cinéaste Louis Malle qui lui confie le rôle de Julien Tavernier dans un film policier, Ascenseur pour l'échafaud. Grand succès et classique indémodable porté par la musique de Miles Davis, le film lui permet de produire, enfin, une prestation à la mesure de son élegance de dandy, mélancolique et désespéré.

Sa carrière est lancée et il enchaîne dès lors les grands films, sous la direction de cinéastes reconnus comme René Clément qui le confronte à Delon dans le légendaire Plein Soleil (1960) Vadim avec La Ronde (1964) ou, encore, Louis Malle, qui lui confie un de ses rôles les plus sombres et les plus beaux dans Le Feu follet en 1963.

Acteur au physique séduisant, viril et au jeu d'une rare subtilité, Ronet devient vite un des habitués du cinéma de Chabrol (La Ligne de Démarcation, Le Scandale, La Femme infidèle). Reconnu et respecté, il s'affiche dans des productions prestigieuses au parfum de scandale (La Piscine en 1969), travaille avec des réalisateurs chevronnés (Deville, Lautner et connaît l'amour auprès de Joséphine Chaplin, une des filles de Charlie.

Egalement amoureux de la nature (il part à la recherche des dragons de Comodo dans les années 70, voyage dont il tire un film et un ouvrage), il succombe à un cancer, le 14 mars 1983, quelques années seulement après avoir connu le bonheur d'être père.
Maurice Ronet