Michel Audiard

Un taxi pour Tobrouk (2009)

Photo dernier film Michel Audiard
Photo dernier film Michel Audiard
Michel Audiard

BIOGRAPHIE

Né en 1920 dans le 14e arrondissement de Paris, Michel Audiard s'est éteint le 28 juillet 1985 dans l'Essonne.

Très tôt passionné de littérature et de cinéma, le jeune Michel se forge une solide culture en lisant notamment Rimbaud, Proust et Céline, et découvre les dialogues de Jeanson et de Prévert. Passionné également de bicyclette, il souhaite un temps en faire son métier, mais finit par y renoncer. Par la suite, il exerce plusieurs métiers : opticien, tireur à l'arc, journaliste...

Enfin en 1949, le réalisateur André Hunebelle le fait entrer dans le monde du cinéma en lui commandant le scénario d’un film policier Mission à Tanger, bientôt suivi de deux autres films, trois romans policiers, et des premiers succès d’adaptation de romans au cinéma (Le Passe-muraille, Les Trois Mousquetaires).

En 1955, une rencontre va être décisive dans sa carrière : celle avec Jean Gabin, à qui il propose le scénario de Gas-oil. Ainsi commence une collaboration de 7 ans et 16 films, dont plusieurs grands succès : Les Grandes Familles, Les Vieux de la vieille, Le Baron de l'écluse, Un singe en hiver. Cette relation artistique quasie-exclusive ne s'est que très peu interrompue : Babette s'en va-t-en guerre, Un taxi pour Tobrouk. La dimension populaire des scénarios de Michel Audiard lui attire les foudres des jeunes cinéastes de la Nouvelle vague pour lesquels il symbolise le "cinéma de papa".

En 1963, il écrit pour Jean-Paul Belmondo (100 000 dollars au soleil d'Henri Verneuil) et toute une pleïade d’acteurs talentueux : Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre etc. (Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes de Georges Lautner). En 1967, il retrouve Jean Gabin pour Le Pacha.

A partir de 1966, Michel Audiard se tourne vers la réalisation de comédies populaires légères dont les titres parlent d'eux -mêmes : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (1968 ), Une veuve en or (1969 ), Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause, le Cri du cormoran le soir au -dessus des jonques (1970 ), Le drapeau noir flotte sur la marmite (1971 ), Elle cause plus… elle flingue (1972 ), Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard (1973 ) et Bons Baisers à lundi (1974 ). Mais après ces 9 films au succès mitigé, il choisit de revenir à sa véritable vocation.

Le 19 janvier 1975, Michel Audiard est touché par un terrible drame, qui donnera une couleur plus sombre à son oeuvre par la suite : son fils François est tué dans un accident de voiture. Il en conservera une profonde tristesse qui a déteint sur les films à venir : Garde à vue et Mortelle randonnée de Claude Miller. Il continue par ailleurs à participer à de gros succès populaires comme Le Grand Escogriffe, Tendre poulet, Le Guignolo, Le Professionnel, Canicule.

En 1978, il publie un roman en partie autobiographique La nuit, le jour, et toutes les autres nuits, pour lequel il reçoit le prix des Quatre jurys. Enfin en 1982, il obtient enfin la reconnaissance de ses pairs en remportant le César du meilleur scénario pour Garde à vue. Il meurt le 28 juillet 1985 dans sa maison de Dourdan, en Essonne des suites d'un cancer à l'âge de 65 ans.

Le langage de Michel Audiard est à la fois imagé et direct : Belmondo dans Le guignolo: "Tout le charme de l'orient... Moitié loukoum, moitié ciguë... L'indolence et la cruauté... en somme, le Coran alternatif."
Bernard Blier, préparant une bombe dans Les tontons flingueurs : "Non mais ! T'as déjà vu ça ? En pleine paix ! Il chante et puis crac ! Un bourre-pif. Mais, il est complètement fou ce mec ! Mais moi, les dingues, je les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère. Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé, par petits bouts, façon puzzle. Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus, je dynamite, je disperse, je ventile !"
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