Guillaume Nicloux est un talent précoce : auteur de plusieurs pièces de théâtre, Boursier du Centre National des lettres en 1989, il crée dès l'âge de 18 ans sa propre compagnie théâtrale, "La Troupe" avant de se tourner vers le cinéma dès 1990. Chose rare, il n'est quasiment pas passé par le domaine du court et entame d'emblée sa carrière avec un long-métrage Les Enfants volants.
Après des passages par la télévision (notamment Arte, pour qui il réalise un téléfilm), il continue sur sa lancée avec Faut pas rire du bonheur (1994), film confidentiel qui attire pourtant l'oeil sur son jeune auteur. Ce n'est qu'avec Le Poulpe en 1998, puis Une Affaire privée (2002) que son style et ses influences vont s'affirmer plus franchement et qu'il connaît un succès d'estime mérité.
Largement centré autour du polar et de l'univers melvillien, ces deux films lui permettent également d'assumer son goût pour les séries noires et l'univers de Jean-Patrick Manchette. C'est également dès cette époque qu'il entame une carrière d'auteur de romans (des épisodes de la série "Le Poulpe", des romans noris, des BD, etc.) exprimant un talent protéiforme.
Direceteur d'acteurs très apprécié, son cinéma donne une large place aux seconds rôles. Il aime également retrouver ses acteurs ou des personnages film après film et a dirigé presque tout ce que la France compte d'interprètes marquants de Thierry Lhermitte à Josiane Balasko (Cette Femme-là), en passant par Catherine Deneuve, Jean-Pierre Darroussin, Guillaume Canet ou Michel Piccoli.
Ces différents succès et sa bonne réputation lui permettent en 2006 d'accéder à des budgets plus conséquents. Il adapte ainsi le best-seller de Jean-Christophe Grangé, Le Concile de Pierre, mais le film est un demi-échec, loin des réussites sombres et ironiques d'Une Affaire privée et Cette Femme-là. Il revient à un univers plus épuré en 2008, avec le polar La Clef.
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