Né à Saint-Chamand, dans la Loire, Roger Planchon passe son enfance en Ardèche. Cette vie rurale et ces origines modestes imprègneront durablement son travail. Formé sur le tas,mais doté d'un enethousiasme à toute épreuve il fait ses débuts sur scène en 1949, après avoir remporté un concours de théâtre amateur.
Ces premiers pas sont vite suivis d'un engagement à toute épreuve en faveur d'un théâtre populaire, ample et fort. EN 1952 il crée ainsi à Lyon, et en compagnie de son ami Jean Bouise, le théâtre de la Comédie, puis en 1957, le théâtre de la Cité qui devient le TNP (Théâtre National Poulaire) en 1972 et qu'il ne quittera plus.
Exigent, soucieux de qualité et de service public, le théâtre de Roger Planchon est profondément inspiré par la philosophie de Jean Vilar, avec lequel il a collaboré. Dans sa carrière longue de près de 60 ans dédiés aux planches, il a manifesté un plaisir égal à jouer les grands classiques du répertoire (Shakespeare, Molière, Marivaux, etc.) comme les auteurs contemporains réputés plus austères (Bond, Pinter, Ioneso).
Dramaturge de talent, ouvert d'esprit et caractérisé par une modestie sans faille il a écrit plusieurs pièces inspirés de son passé rural (La Remise, L'infâme) ou mettant en question l'individuel et le collectif, la question de l'engagement (Le Vieil Hiver, Le radeau de la Méduse). Il a également formé et inspiré quelques uns des metteurs en scène les plus influents du théâtre contemporain comme Patrice Chéreau ou Georges Lavaudant.
Au cinéma, il commence sous de prestigieux auspices, ceux du cinéaste Robert Bresson, qui l'engage en tant qu'acteur dans Un Condamné à mort s'est échappé en 1956. Il réitère l'expérience sous la caméra de Claude Pinoteau (La Septième cible en 1981) ou Bruno Nuytten (Camille Claudel), mais se retrouve plus souvent derrière la caméra. Amoureux de Bergman, il consacre son oeuvre de cinéaste à la peinture de grands personnages comme dans Danton (1987), Louis, enfant-roi (1991) ou Lautrec (1997).
Directeur de sa propre compagnie depuis 2002 et toujours actif dans "son" théâtre de Villeurbanne, il n'a jamais cessé de jouer et de mettre en scène jusqu'à Amédée ou Comment s'en débarrasser, monté en 2009 au théâtre Silvia-Monfort. Quelques semaines plus tard, il est emporté par une crise cardiaque, le 12 mai 2009.
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