Satoshi Kon

Satoshi Kon, l'illusionniste (2021)

Photo dernier film Satoshi Kon
Photo dernier film Satoshi Kon
Satoshi Kon

BIOGRAPHIE

Né dans la péninsule d'Hokkaido, Satoshi Kon passe son enfance sous le rude climat du nord du Japon, à Sapporo, avant de revenir à Kushiro pour étudier au lycée. Passionné de mangas et de graphisme, il tombe vite sous le charme des travaux très singuliers de Katsuhiro Otomo (Domu).

Après des études à la Musashino Art University, Kon débute comme dessinateur dans le très populaire "Young Magazine" qui lui permet de se faire remarquer et d'intégrer le giron du manga. Comme un symbole, il est pris sous son aile par l'idole de sa jeunesse, Katsuhiro Otomo avec lequel il conçoit l'univers cyberpunk d'Akira.

Très vite, il gravit les échelons, passe des éditions "Kodansha" à l'univers de l'anime où il côtoie là encroe son mentor Otomo (Memories), mais aussi une autre figure de proue de l'animation japonaise, le cinéaste d'animation Mamoru Oshii avec lequel sur le film Patlabor 2 (1992) et le manga Seraphim (1995 et 1996). À chaque fois, il travaille à un poste différent et affine ainsi sa technique, ce tait fin, précis et si particulier qui fera le sel des productions suivantes.

Ces années de formation aboutissent logiquement à son premier film en tant que réalisateur, Perfect Blue (1999). Cette adaptation libre d'un roman Yoshikazu Takeuchi est un succès critique sans précédent, reconnu presque immédiatement comme un classique du genre. On y trouve déjà en germe toutes les précocupations esthétiques de son univers, à la fois porté par une veine onirique et animé par un travail de coloriste soigné. C'est aussi sa première collaboration avec le fameux studio Madhouse dont il sera dès lors le fer de lance.

Sa réalisation suivante, Millenium actress, connaît un succès moindre et ce n'est qu'avec le sobre et émouvant Tokyo Godfathers (2003) qu'il confirme tout son talent. Kurosawaïen dans le sujet et toujours animé de visions puissantes, le film en fait une figure majeure de l'animation japonaise. Il lance alors différents projets, comme une série TV (Paranoia Agent), mais garde dans un coin de sa tête un rêve : adapter le roman d'une autre de ses idoles, Yasutaka Tsutsui, Paprika.

Sa notoriété lui permet de mener enfin ce film à bien, en 2006. Paprika, immense vision pop et colorée d'un monde totalement fantasmée, reste son chef-d'oeuvre, son film le plus abouti graphiquement, salué dans le monde enier comme une pièce maîtresse du cinéma d'animation.

Atteint d'un cancer, il continue pourtant d'associer son trait à des projets communs avec Mamoru Oshii et se lance même dans la réalisation d'un film destiné à un public plus jeune que les précédents. Yume miru kikai restera pourtant inachevé : Satoshi Kon décède des suites de sa maladie le 24 août 2010.
Satoshi Kon