Adolescent, Azize Kabouche est marqué par la disparité des langages et des personnes qui l'entourent : sa courageuse mère, ses copains de la rue, espiègles et inventifs, ses professeurs... D'origine kabyle, il grandit dans la cité de Bron-Parilly, à Lyon. Toutes ses fréquentations sont semblables aux images que l'on peut se faire d'une vie en banlieue, dans les cités. Azize, lui, découvre les textes, commence à jouer, et s'éprend du langage et de l'idée que l'on peut faire passer ses rêves grâce à la parole.
Après le Conservatoire de Lyon, il intègre l'école de La Rue Blanche à Paris, puis le Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, où il goûte particulièrement l'enseignement de Michel Bouquet, dont on connaît le talent et la carrière, et Daniel Mesguich, acteur vif et inspiré... Il en sort diplômé et prêt à dévorer les planches.
Les tournages s'enchaînent, et, lorsqu'il ne tourne pas, il se trouve sur scène pour interpréter et mettre en scène à son tour. Dès 1982, il part en tournée en Italie avec Bernard Ristroph, qui monte "Le roi se meurt", enchaîne avec "La caraque" (film de Gilbert Roussel), "Le fou et la nonne" (mise en scène par J. Christian Grinevald) et beaucoup d'autres expériences qui forgent son identité artistique.
Cette dynamique l'entraîne sans relâche de la scène à la réalisation, jusqu'à l'enseignement. Notamment au sein de l'Ecole Nationale de Chaillot et à celle de L'Atelier du Chemin, structure qu'il a dirigée de 2002 à 2005.
Les trois films qu'il a scénarisés et réalisés, "Le Petit Bonheur" en 1992, "Le Paradis des Infidèles" en 1995 et "Lettres d'Algérie" en 2001, lui ont permis de tirer de sa "faille intérieure entre les cultures française et kabyle" une façon de raconter très personnelle. Repéré alors par certains réalisateurs éminents, il tourne en 2005 dans : "J'ai vu tuer Ben Barka", de Serge Le Péron, aux côtés de Mathieu Amalric, Charles Berling et Josiane Balasko, puis, en 2008, dans "Un conte de Noël", d'Arnaud Despléchin.
Tout en peaufinant son écriture, Azize Kabouche continue son enseignement au sein du Pôle de Formation Continue de l'Acteur au Théâtre National de Chaillot. Un artiste qui évolue et s'épanouit aussi bien au contact des planches qu'à celui des caméras, aussi à l'aise devant que derrière.
