Enki Bilal

Né à Belgrade, d'un père bosniaque et d'une mère tchèque, Enki Bilal (de son vrai nom Enes Bilal) naît dans un pays marqué par la seconde guerre mondiale. Il y passe ses neuf premières années avant de rejoindre son père, exilé à Paris, en 1960. Là-bas, il apprend le français et suit des études studieuses jusqu'aux "Beaux Arts" qu'il fréquente brièvement en 1972.

C'est cette année là qu'il publie ses premières planches pour le journal "Pilote", intitulée "Le Bol maudit". Il rencontre alors Pierre Christin, qui devient un de ses collaborateurs favoris, auteur notamment de plusieurs albums publiés chez Dargaud. Mais c'est en 1980, avec la publication de "La Foire aux Immortels", premier volet de la trilogie "Nikopol", qu'Enki Bilal récolte un de ses plus beaux succès et s'ouvre les portes du 7e art.

Appellé par Alain resnais pour réaliser l'affiche de Mon Oncle d'Amérique, il rempile pour les décors de La Vie est un roman, en 1982. Il commence à se faire un nom dans le graphisme et le design, collaborant brièvement avec Jean-jacques Annaud sur Le Nom de la Rose tout en poursuivant son oeuvre dans la BD ("La Femme piège" en 1986, "Crux Universalis" en 1982).

Logiquement, il se tourne donc vers la réalisation en 1989, avec la sortie de son premier long-métrage, Bunker Palace Hotel, où il met en scène Jean-louis Trintignant et Carole Bouquet. Le film est un demi-échec et Bilal ne tourne son deuxième film que 8 ans plus tard : Thyko Moon sort en 1997.

Auteur largement salué et multi-récompensé dans l'univers de la bande-dessinée, il collabore également avec des musiciens (Manset) pour des pochettes de disque et continue son travail d'illustration (La "Tétralogie du monstre" débutée en 1998). Il revient au cinéma avec parcimonie, ménageant ses apparitions sur grand écran. Dernière en date : l'adaptation de la trilogie "Nikopol" en 2003, avec Immortel, ad vitam, qui mélange 3-D et prise de vues réelles.