Né en 1965 à Shanghai, Lou Ye sort diplômé de l'Ecole des Beaux-Arts de Shangai, section animation, en 1983. Deux ans plus tard, il intègre le département réalisation de l’Académie du Film de Pékin. Il y réalise plusieurs courts métrages et obtient son diplôme en 1989.
En 1994, il signe son premier long métrage, Weekend Lover, un portrait d'une jeunesse sans repères à Shanghai, lui causant ses premiers problèmes avec la censure chinoise. Interdit en Chine pendant deux ans, le film remporte le prix Fassbinder du meilleur réalisateur au festival de Mannheim-Heidelberg en 1996.
En 2000, le public occidental découvre Lou Ye avec son deuxième long métrage, Suzhou River, qu’il a écrit, co-produit et réalisé. Ce film noir qui raconte une histoire d'amour teintée d'onirisme est entièrement tourné en caméra subjective. Bien que très remarqué à l’étranger, le film est interdit en Chine et le cinéaste n’a plus le droit de tourner pendant deux ans car le film avait été présenté au festival de Rotterdam sans avoir reçu au préalable l’aval des autorités chinoises.
Lou Ye s'attelle ensuite à l'ambitieux Purple Butterfly, une fresque consacrée au conflit sino-japonais des années 30, avec Zhang Ziyi dans le rôle principal et qui emprunte à nouveau de nombreux éléments au film noir. Le film est présenté en compétition au festival de Cannes en 2003.
Trois ans plus tard, l’auteur revient au festival de Cannes avec Une jeunesse chinoise, dans lequel il aborde cette fois les événements de la Place Tian An Men, à travers la relation amoureuse de deux étudiants. Il brise ainsi un tabou, ce qui lui vaut une interdiction de tourner en Chine pendant 5 ans. Son dernier film, Nuits d’ivresse printanière, tourné clandestinement à Nankin et arborant la nationalité hong-kongaise et française afin d’éviter les foudres de la censure, remporte le prix du scénario au dernier festival de Cannes.
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