Sibérie soviétique, années 60.
La jeune Neko, enfant du peuple nomade des Nenets, vit au rythme des saisons en plein cœur de la toundra avec sa grand-mère et son père. Elle se destine à devenir chamane. Mais la région riche en énergie intéresse le pouvoir soviétique. Comme d’autres, Neko va être arrachée à sa famille pour être éduquée dans un internat à la gloire du parti. Rebaptisée Anastasia, dernière de sa lignée, la vie ne sera plus jamais la même pour elle. La russification de son peuple est en marche.
La vie quotidienne des Nenets dans la toundra du Grand Nord est à nouveau au centre du dernier film des 2 cinéastes finlandais. Ils en font ici la substance presque irréelle d'une ample méditation sur la présence des hommes dans ce désert de glace. Une méditation sur l'essence de cette vie emportée régulièrement ailleurs par les saisons, par le lien charnel au troupeau. Une vie entièrement vouée à une rudimentaire survie, mais où chacun de ces actes élémentaires (manger, s'occuper des bêtes, monter la yourte, faire bouillir l'eau pour le thé) semble un geste sacré dans ce grand rituel engagé entre l'homme et la nature.
En sept courtes nouvelles cinématographiques qui sont autant d'histoires du peuple Nenets, des éleveurs nomades du nord-ouest de la Sibérie, les deux cinéastes réécrivent l'histoire de ce peuple dont la destinée a été sacrifiée au profit de la collectivisation soviétique.
Un jeune couple, accompagné d'un vieil homme, mène une existence tranquille dans une petite maison isolée dans le nord de la Finlande. Le jeune homme va à la chasse pour nourrir sa famille. Toutefois, la civilisation va finir par interférer dans ce mode de vie simple et en troubler l'équilibre.
Dans son 2ème court-métrage, Markku Lehmuskallio dénonce la déforestation intensive et exprime sa vision pessimiste sur l'évolution de l'humanité.
Biographie d'Anna Momde, une enfant du peuple Nganasan devenue une commissaire politique oeuvrant à persuader les siens d'abandonner la toundra pour le système soviétique. En 1996, elle quitte le Parti et traverse un douloureux retour sur elle-même en prenant enfin conscience de sa responsabilité dans les blessures de son peuple.
En 1992 et 1993, Lapsui et Lehmuskallio ont suivi le clan nomade de Japtik, dans la péninsule de Jamal, à l'est de la Sibérie. En 2002, ce clan s'est peu à peu disloqué et a perdu tous ses biens, malgré un optimisme à toute épreuve. La vie des Nenets se fraie un passage fragile dans un gouffre entre deux époques.
Sur la côte du détroit de Bering, les Tchouktches sont les habitants les plus orientaux d'Asie. Ils ont vécu dans des conditions extrêmes pendant des siècles grâce à la pêche au phoque. Jusqu'à ce que les tentacules de l'empire soviétique les rejoignent. Aujourd'hui, une nouvelle génération tchouktche est déterminée à sauver sa culture.
Sur les images d’un documentaire russe tourné en 1954, une petite fille se lave les dents avec entrain. Nous sommes dans la presqu’île de Taïmyr, au nord de la Sibérie centrale. En 1996, Lehmuskallio et Lapsui ont retrouvé cette petite élève modèle d’un internat communiste. Anna Momde, une enfant du peuple Nganasan. Devenue adulte, elle sera commissaire politique, oeuvrant à persuader son peuple d’abandonner la toundra pour le système soviétique. En 1996, quand ils la retrouvent, Anna a quitté le Parti. Elle traverse un moment de douloureux retour sur soi, prenant conscience de sa responsabilité dans les blessures de son peuple. Mais le film, loin d’être une simple confession, fait ressurgir à travers le portrait d’Anna la complexité et la beauté d’une culture irréductible à un système coercitif.
Dans la lignée de leurs films précédents, les cinéastes ethnologues Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio poursuivent leurs chroniques de l’Histoire et des histoires des peuples du Grand Nord. Ici, les Tchouktches, les habitants les plus orientaux d’Asie, qui luttent pour la survivance de leur culture.
