Une cellule de prison est installée dans une pièce vide aux portes de Paris. Trois anciens prisonniers politiques iraniens reconstituent la façon dont ils ont été interrogés et torturés. Avec un scepticisme discret, le film se demande si leurs expériences peuvent être accessibles de cette manière.
Je ne peux pas aujourd'hui retourner dans mon pays, l'Iran, sans y rester bloqué et subir des interrogatoires. Je compte filmer ici en France mon propre interrogatoire, tel que les agents du régime iranien pourraient me le faire subir, puis partir en Iran avec et le leur remettre. Ce film s'achèvera-t-il sur ma liberté de circuler entre l'Iran et la France ?
Iranien athée, le réalisateur Mehran Tamadon a réussi à convaincre quatre mollahs, partisans de la République Islamique d'Iran, de venir habiter et discuter avec lui pendant deux jours. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger sans cesse cette question : comment vivre ensemble lorsque l'appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ?...
Dans un désert, sur une colline, des hommes, des femmes en tchador et des enfants déambulent dans un vaste “musée” en plein air dressé en mémoire des martyrs de la guerre Iran-Irak. C'est le nouvel an iranien, nous sommes près de la frontière irakienne. Un homme me guide. Il est grand et charismatique et s’appelle Nader Malek-Kandi.
Pendant près de trois ans, j’ai choisi de pénétrer au cœur du monde des défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d'Iran (les ''bassidjis''), pour mieux comprendre les paradigmes qui les animent. Nous venons du même pays, et pourtant, tout nous oppose : Iranien habitant en France, athée et enfant de militants communistes sous le Shah, j’ai tout pour heurter les convictions de ceux qui respectent les dogmes du régime. Un dialogue se noue pourtant. Mais entre les jeux de séduction et de rhétorique, les moments de sincérité et la réalité du système politique et religieux qu'ils défendent, jusqu’où nos convictions respectives sont-elles prêtes à s’assouplir pour comprendre qui est l’autre ?