En 1962, Le Roi Lear synthétise les concepts de l'art de Brook : la "fluidité cinématographique", l'espace vide, la recherche sur la voix et le corps, l'improvisation.
Peter Brook, à la fois praticien et théoricien, dirige depuis 1974 le Centre International de Création Théâtrale, installé à Paris dans les murs rouges et crevassés de l'un des plus beaux théâtres du monde, les Bouffes du Nord, dont il a fait un haut lieu de l'art de la scène envisagé comme "espace vide". Dans une simplicité cardinale, il a appris l'art de faire rayonner les acteurs, de rendre humains jusqu'aux objets. Ses spectacles ont tous été présentés un peu partout dans le monde.
Excellant dans le répertoire classique (Timon d'Athènes, La Cerisaie, La Tempête...), il se plaît aussi à s'inspirer "ailleurs". On se souvient de la prodigieuse et exemplaire aventure du Mahabharata en 1985 où il incarna, avec des comédiens d'une vingtaine de cultures différentes, la mythique légende indienne, ou plus récemment de son travail pour explorer théâtralement le cerveau humain (l'Homme qui et Je suis un Phénomène). Avec le théâtre des townships, il retrouve l'Afrique noire qui n'a cessé d'être un terreau fertile pour ses recherches. En 2007, il récidive en adaptant à la scène Fugard Athol avec Sizwe Banzi est mort.
En 2009 il met en scène Fragments de Brecht, et annonce son départ : il quitte son siège de directeur de théâtre de Bouffes du Nord.
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