Avec les comédiens de la troupe de la Comédie-Française et les comédiens de l’Académie de la Comédie-Française Le roi Lear, vieillissant, décide de partager son royaume entre ses trois filles Goneril, Regan et Cordelia. Le transfert de pouvoir est toutefois assorti d’une condition : une déclaration d’amour de chacune d’elles à leur père. Si Regan et Goneril lui servent le discours qu’il espérait, Cordelia, sa préférée, ne cède pas à l’hypocrisie de ses aînées. La retenue de sa fille déclenche la colère de Lear qui, humilié, la déshérite… Thomas Ostermeier déploie la force apocalyptique de cette pièce dans une scénographie englobante où le plateau devient un immense paysage de lande. Avec une maîtrise absolue du terrain de jeu, associé à la musique live, il livre l’entièreté du théâtre à la folie du monde.
Subir ou combattre ? Être ou ne pas être ? Lorsque
Thomas Ostermeier, directeur artistique de la Schaubühne de Berlin, décide, à l’invitation du Al-Kasaba
Theatre, de se rendre à Ramallah en septembre 2012
pour y jouer Hamlet, pièce présentée dans la Cour
d’honneur du Palais des papes en 2008, il sait que les
vers shakespeariens y trouveront un écho par ticulier.
L’idée de ce voyage provenait d’un contact intense
avec des professionnels du théâtre en Palestine et
tout particulièrement avec le Freedom Theatre dans
le camp de réfugiés à Jenin. Sous l’oeil du réalisateur
Nicolas Klotz, la tragédie du prince danois croise ainsi
celle de jeunes Palestiniens. Le film est, par ailleurs, un
regard sur une autre tragédie : l’assassinat de Juliano
Mer Khamis, ancien directeur du Freedom Theatre, tué
par un inconnu en avril 2011.
Thomas Ostermeier, venu présenter Hamlet à
Ramallah et animer un atelier avec des ateurs palestiniens,
enquête sur l’assassinat en 2011 de son ami,
l’ativite Juliano Mer-Khamis, emblématique directeur
du Freedom Theatre dans le camp de Jénine.