Né à Tokyo, Mamoru Oshii est très vite fasciné par le cinéma et certaines oeuvres marquantes du cinéma européen comme le film d'anticipation La Jetée de Chris Marker ou les cinéastes de la modernité comme Ingmar Bergman, Jean-Luc Godard et Andrei Tarkovsky.
Diplômé de l'Université d'Arts de Tokyo, il travaille pour divers studios ("Tatsunoko production", "Studio Pierrot") et se lance très vite en indépendant, au milieu des années 80, pour réaliser ses propres travaux, dont le très populaire court-métrage "L'Oeuf de l'ange" et la série animée "Urusei Yatsura".
Mais c'est en 1988, avec Patlabor, "mecha" développé d'abord pour la télévision puis pour le cinéma en 1990, que Oshii devient un des auteurs majeurs de l'animation futuriste. Son style mêlant inspiration graphique puissante et réflexion métaphysique. Cet anime marque également le début de sa collaboration avec le musicien Kenji Kawai, son compositeur attitré.
Fort de cette belle carte de visite, il se lance en 1995 dans ce qui constitue un de ses plus grands chefs-d'oeuvre à ce jour et un film séminal de l'animation japonaise contemporaine : l'adaptation du manga de Masamune Shirow, Ghost in the shell. Ce récit futuriste aux ramifications mythologiques et à l'intensité graphique remarquable permet à Oshii de devenir un des animateurs les plus prisés dans le monde.
Rare à l'écran, il collabore au scénario du très réaliste Jin-Roh et se penche sur un projet de film en "live", Avalon qui sort en 2001. Toujours parsemé d'éléments mythographiques et politiques (la critique des pouvoirs dictatoriaux, très présentes dans le travail d'Oshii) le film mêle prise de vue réelle et expérimentation numérique.
Il faut attendre 2004 (soit 9 ans) pour le voir offrir une suite très attendue à son Ghost in the Shell. Innocence poursuit la réflexion du précédent opus tout en opérant d'importantes expérimentations entre l'animation classique et la 3D.
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