Né à Carthage, dans l'Etat de New York, John Carpenter est un fils de musicien et nourrit très tôt une appétence pour les instruments qui traversera toute son oeuvre (il est, la plupart du temps, le compositeur de la musique de ses films). Pourtant, c'est la route du cinéma qu'il va emprunter, développant un amour sans bornes pour les classiques américains d'Howard Hawks (dont il réalise un remake, avec The Thing) et John Ford.
Après ses premiers courts-métrages, bricolé à l'âge de 14 ans, il entre à l'Université de Californie pour étudier le cinéma. Là-bas, il écrit le scénario de "Resurrection of Bronco Billy", Oscar du meilleur court-métrage en 1971 et réalise trois ans plus tard son premier long, le cultissime Dark Star, SF en noir et blanc qui revisite l'univers du "space opera".
Ses films suivants constituent autant de coup de pied dans la fourmilière et suscite l'admiration de la critique. S'inscrivant dans la lignée des classiques américains, il revisite le huis clos hawksien avec Assault en 1976 (lointaine variation sur le thème de Rio Bravo), offre ses galons au "slasher" et réinvente l'esthétique de la peur avec le mythique Halloween, la nuit des masques (1978) et donne au cinéma américain un nouvel action-hero cool et politiquement incorrect, Snake Plissken dans New York 1997 (1981).
Reconnu par la critique et populaire auprès du public, il continue sa traversée du cinéma de genre dans les années 80, en apportant à chaque fois une authentique touche politique dans le traitement de ses thèmes. Ainsi Invasion Los Angeles (1988) adapte, non sans une ironie mordante, la figure de l'alien à la société de consommation. Egalement fasciné par le mysticisme et la figuration du Mal, il offre au fantastique américain quelques belles pièces comme Prince des ténèbres (1987) ou le remake du Village des damnés (1995).
Au début des années 90, Carpenter offre une oeuvre étonnante et très personnelle, mêlant fantastique, paranoïa et réflexion sur la création avec L'Antre de la folie (1995). Toujours très politique, son cinéma met alors plus directement en scène des sociétés matriarcales, tendant vers un éloge très féministe du beau sexe avec des films comme Vampires et surtout Ghosts of Mars (2001).
Retiré provisoirement du monde du cinéma après ce film, il se consacre à la production de remake de ses films et participe par deux fois à la série "Masters of Horror", livrant une autre belle réflexion sur le cinéma avec l'épisode "Cigarette burns". Son désir de réalisation repart alors de plus belle et il multiplie les projets de films (The Ward, Riot ou The Prince, prévus pour 2009 et 2010).
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